Dimanche 6 juillet 2025 à 21h27
Istanbul, 6 juil 2025 (AFP) — Une délégation du parti turc pro-kurde DEM doit rencontrer lundi le président Recep Tayyip Erdogan après s'être entretenue dimanche avec le fondateur du PKK Abdullah Öcalan, qui a qualifié ce processus d'"historique".
Le DEM, troisième parti le plus important au parlement turc, a joué un rôle-clé d'intermédiaire entre Ankara et le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999.
Les députés Pervin Buldan et Mithat Sancar se sont rendus dimanche, avec l'avocat Ozgur Faik Erol, sur l'île-prison d'Imrali, près d'Istanbul, pour rencontrer M. Öcalan, qui purge une peine d'isolement à vie.
Ils ont indiqué dans un communiqué avoir eu une "rencontre très productive de deux heures et demie" avec le leader kurde de 76 ans.
"Il a dit qu'il attachait une grande importance à la rencontre de notre délégation avec le président, d'une importance historique", ont-ils ajouté.
"Il a également dit que la commission qui doit être mise sur pied au (Parlement) turc jouerait un rôle majeur dans la recherche de la paix et de la solution", ont-ils poursuivi.
"Son espoir, sa confiance et sa conviction dans la contribution de ce processus à la démocratisation de la Turquie dans son ensemble est extrêmement forte", ont-ils dit.
La délégation doit s'entretenir avec la direction du DEM lundi matin, puis MM. Buldan et Sancar s'entretiendront avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à 15H00 locales (12H00 GMT) au palais présidentiel.
Cette rencontre est organisée en amont d'une cérémonie de désarmement prévue par les militants du PKK au Kurdistan irakien. Ils doivent y détruire une première tranche d'armes avant mi-juillet.
Mais le PKK juge, à la veille de cette cérémonie, que la Turquie n'a pas fait sa part. Est notamment évoqué le fait que les conditions de détention d'Abdullah Öcalan, ne se sont pas améliorées en dépit de son âge.
Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que cette cérémonie donnerait un nouvel élan aux efforts de paix avec les Kurdes et avait indiqué à la presse qu'il rencontrerait également une délégation du DEM.
Le PKK, considéré comme organisation terroriste par Ankara, avait annoncé le 12 mai sa dissolution et la fin de plus de quatre décennies de violences qui ont fait plus de 40.000 morts, répondant à un appel lancé par son chef historique, qui reste sa figure tutélaire malgré les années de détention.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.