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Un vaste réseau de passeurs afghans et kurdes devant la justice française


Mercredi 14 novembre 2007 à 22h06

PARIS, 14 nov 2007 (AFP) — Le procès de 25 hommes, principalement des Afghans et des Kurdes d'Irak, accusés d'avoir participé à un vaste réseau d'immigration clandestine vers la Grande-Bretagne, s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Fin 2005, au moment des arrestations, le réseau de passeurs baptisé "Pachtou" -- du nom d'une des langues officielles d'Afghanistan -- avait été présenté comme "la plus grosse filière d'immigration clandestine" à destination de la Grande-Bretagne jamais découverte en France.

Certains prévenus avaient été interpellés en Angleterre, et l'opération était la première d'envergure menée en matière d'immigration clandestine dans le cadre d'Eurojust, le pendant judiciaire d'Europol créé en 2002.

Le procès, qui doit durer jusqu'au 30 novembre, s'est ouvert en présence des neuf prévenus actuellement en détention provisoire et d'un seul des 12 autres comparaissant libres. Quatre autres, jamais interpellés, sont visés par un mandat d'arrêt.

Tous doivent répondre d'"aide et facilitation à l'entrée, la circulation et le séjour irréguliers, faits commis en bande organisée". Ils encourent jusqu'à dix ans de prison.

Les faits reprochés datent de 2004-2005, mais les enquêteurs ont estimé que le réseau aurait permis sur une période de cinq ans à environ 4.000 clandestins -- Afghans, Kurdes d'Irak mais aussi Pakistanais, Somaliens ou Ethiopiens -- de traverser la Manche via la région de Calais, dans le nord de la France.

Selon les enquêteurs, un voyage d'Irak vers la France pouvait coûter à un clandestin jusqu'à 8.000 dollars. Les piliers du réseau exigeaient d'être payés sur des comptes ouverts pour la plupart en Angleterre, et l'activité s'avérait "extrêmement lucrative", d'après eux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.