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Un tribunal turc rejette un recours d'Abdullah Öcalan pour qu'il soit rejugé


Mardi 25 juillet 2006 à 18h23

ISTANBUL, 25 juil 2006 (AFP) — Un tribunal d'Istanbul saisi en appel par le chef séparatiste kurde emprisonné Abdullah Öcalan a refusé mardi d'invalider une décision de justice s'opposant à ce que celui-ci soit rejugé, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Un tribunal d'Ankara avait rejeté en mai une requête du dirigeant rebelle qui demandait à être rejugé, conformément à un arrêt en ce sens de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

La CEDH a recommandé en mai 2005 l'organisation d'un nouveau procès contre le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), incarcéré depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), après avoir estimé que celui au terme duquel il avait été condamné à mort, en 1999, était "inéquitable".

La peine capitale prononcée contre Öcalan, 57 ans, avait été commuée en réclusion à vie en 2002 après l'abolition de la peine de mort en Turquie.

La Turquie a indiqué qu'elle respecterait la recommandation de la CEDH mais elle doit au préalable amender sa législation.

Une loi votée en 2003 permet de rejuger les détenus dont le jugement a été infirmé par la CEDH, mais elle n'est pas rétroactive, ce qui exclut Öcalan et une centaine d'autres personnes de ce droit.

Un nouveau jugement d'Öcalan, considéré comme l'ennemi public no 1 en Turquie, pourrait mettre le gouvernement dans une situation difficile vis-à-vis de l'opinion publique et exacerber les sentiments nationalistes dans le pays.

Les combats entre les forces de sécurité et le PKK, qui revendique l'indépendance du sud-est anatolien à majorité kurde, ont fait plus de 37.000 morts depuis le début du conflit, en 1984.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.