Mercredi 9 juillet 2025 à 11h15
Erbil (Irak), 9 juil 2025 (AFP) — Un tiers de la région autonome du Kurdistan irakien bénéficie désormais d'une électricité publique ininterrompue, ont annoncé mercredi les autorités, qui prévoient une couverture complète d'ici fin 2026.
Cette région du nord de l'Irak se présente comme un îlot de stabilité dans un pays largement tributaire des importations pour répondre à ses besoins énergétiques, malgré ses richesses en hydrocarbures, et subissant régulièrement de longues coupures de courant.
"Aujourd'hui, plus de deux millions de citoyens, soit plus de 30% de la population du Kurdistan, disposent d'une électricité 24 heures sur 24", y compris dans les villes d'Erbil, Souleimaniyeh et Dohouk, a déclaré le Premier ministre régional, Masrour Barzani.
En 2024, le gouvernement régional avait lancé le "projet Runaki" pour fournir de l'électricité en continu dans une région elle aussi confrontée aux coupures, obligeant nombre de foyers à recourir à des générateurs, coûteux et polluants.
Selon le ministre régional de l'Electricité, Kamal Mohammed, les habitants concernés profitent désormais "d'une électricité ininterrompue, plus propre et plus abordable" avant "la généralisation à l'ensemble de la région attendue d'ici fin 2026".
Selon lui, environ 30% des 7.000 générateurs présents au Kurdistan ont déjà été "progressivement retirés" dans le cadre du projet, ce qui devrait permettre "une réduction annuelle estimée à près de 400.000 tonnes d'émissions de CO2".
"L'air est enfin pur", se félicitait Bichdar Attar, un habitant d'Erbil âgé de 38 ans, en se réjouissant d'avoir pu se débarrasser de son générateur. "On peut désormais utiliser nos appareils électroménagers librement, selon nos besoins", a-t-il ajouté.
Le projet vise également à faire baisser les factures d'électricité, qui restent néanmoins liées à la consommation avec des hausses possibles notamment en été et en hiver.
Le succès de l'initiative, a ajouté M. Mohammed, repose sur la mise en place de compteurs intelligents pour surveiller la consommation, limiter les vols d'électricité et introduire une nouvelle grille tarifaire favorisant un usage responsable.
Pour garantir un accès continu, "la capacité du réseau a été renforcée", a-t-il expliqué.
L'essentiel de l'électricité provient désormais de la production locale de gaz, qui a doublé au Kurdistan ces cinq dernières années, a-t-il souligné.
L'Irak, riche en pétrole et en gaz mais dont les infrastructures ont été dévastées par des décennies de conflit, dépend encore largement des importations, notamment en provenance d'Iran, qui interrompt régulièrement ses livraisons. Le pays achète aussi de l'électricité à la Jordanie et à la Turquie, tout en espérant accroître sa propre production de gaz naturel.
"Nous sommes prêts à offrir notre appui technique au gouvernement fédéral", a assuré Kamal Mohammed.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.