Page Précédente

Un responsable turc admet des négociations directes avec le PKK


Jeudi 15 septembre 2011 à 17h02

ANKARA, 15 sept 2011 (AFP) — Le président du Parlement turc Cemil Ciçek a admis que des négociations directes avaient eu lieu entre la Turquie et les rebelles kurdes luttant contre les forces d'Ankara, après la révélation d'enregistrements sonores sur un tel dialogue dans la presse.

"Les institutions de l'Etat de la République de Turquie font ce qu'elles ont à faire. C'est comme ça qu'il faut voir les choses", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Anatolie.

Il répondait aux questions des journalistes qui sollicitaient sa réaction au sujet de ces enregistrements sur des discussions en 2010, vraisemblablement à Oslo, sous les auspices de la Norvège, entre des respresentants turcs et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement considéré comme terroriste par bon nombre de pays.

"L'Etat turc et ses institutions font ce qu'ont fait des pays comme la Grande Bretagne ou l'Espagne concernant le terrorisme, c'est tout", a souligné M. Cicek, qui était vice-Premier ministre au moment de ces rencontres.

La Turquie a longtemps refusé tout dialogue direct ou indirect avec le PKK, qui mène la lutte armée depuis 1984, mais depuis 2009, lorsque le gouvernement islamo-conservateur du Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan a pris une initiative pro-kurde, de nombreuses informations ont circulé dans les médias sur des discussions avec le PKK par le biais de son chef historique, Abdullah Öcalan, emprisonné à vie.

Selon la presse, des responsables des services de sécurité turc (MIT) et un émissaire de M. Erdogan, aujourd'hui à la tête des renseignements, Hakan Fidan, ont eu une série de négociations avec des dirigeants du PKK.

Ce dialogue s'est semble-t-il conclu par un échec car le PKK a intensifié depuis cet été ses attaques, et la Turquie à agité la menace d'effectuer un raid terrestre contre les bases-arrière rebelles dans le nord de l'Irak, frappées plusieurs fois depuis août par son aviation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.