Mardi 11 decembre 2007 à 10h38
TEHERAN, 11 déc 2007 (AFP) — Un Iranien condamné à la prison à vie pour le meurtre de plusieurs dirigeants kurdes iraniens à Berlin en 1992 est rentré en Iran après avoir été explusé d'Allemagne et a dit vouloir écrire un livre pour prouver son innocence, a rapporté mardi l'agence officielle Irna.
Condamné à la prison à vie, Kazem Darabi, 48 ans et considéré par l'Allemagne comme un agent secret iranien, a été libéré de manière anticipée lundi puis expulsé vers l'Iran après avoir passé quinze ans en prison.
M. Darabi et son complice libanais Abbas Rhayel, 39 ans, avaient été condamnés à la perpétuité en 1997 pour le meurtre le 17 septembre 1992 dans un restaurant berlinois du chef du Parti Démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI), Sadegh Charafkandi, et trois de ses compagnons, venus à Berlin pour participer à une réunion de l'Internationale socialiste.
"La décision du tribunal (de me libérer) prouve que je suis innocent", a déclaré M. Darabi à son arrivée à Téhéran, a rapporté l'agence officielle Irna.
Les autorités allemandes avaient annoncé de manière inattendue en octobre leur intention d'écourter la peine des deux hommes après 15 années passées derrière les barreaux en Allemagne et de les expulser, alors que l'Iran tentait depuis des années de faire libérer M. Darabi.
L'Allemagne avait alors récusé tout marchandage politique et argué du processus classique en Allemagne qui permet de relâcher au plus tôt au bout de 15 ans un détenu condamné à la prison à vie.
"Je ne faisais partie d'aucune organisation. J'étais seulement membre de l'Association des étudiants musulmans en Europe. C'est une des raison pour laquelle j'ai été arrêté", a dit M. Darabi.
"Les Allemands ont pris 15 années de ma vie, de celle de ma femme et de mes enfants. Je compte publier un livre en allemand qui sera traduit ensuite en persan. J'ai parlé avec plusieurs éditeurs allemands qui doivent venir en Iran dans les prochains mois. Je veux écrire cette histoire du début à la fin pour prouver que je suis innocent et que j'ai été emprisonné sans raison", a-t-il dit.
Le procès "Mykonos", du nom du restaurant berlinois où avait eu lieu la tuerie, avait durablement mis à mal les relations germano-iraniennes et plus largement celles de l'UE avec Téhéran.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.