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Un petit Albanais, fils d'une jihadiste, quitte la Syrie pour l'Italie (organisation)


Jeudi 7 novembre 2019 à 21h07

Beyrouth, 7 nov 2019 (AFP) — Un enfant albanais, emmené en Syrie par sa mère qui avait rejoint le groupe jihadiste Etat islamique (EI), devrait retourner sous peu en Italie, où son histoire a suscité l'émoi de l'opinion publique, a annoncé jeudi une organisation humanitaire.

Agé de 11 ans, Alvin est né en Italie de parents albanais et a vécu ces derniers mois dans le camp d'Al-Hol, tenu par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie en guerre, selon les médias italiens.

Un reportage diffusé en octobre par la télévision italienne avait montré ses retrouvailles avec son père en Syrie, venu d'Italie pour le chercher.

"Tout a commencé il y a cinq ans, lorsque la mère a kidnappé l'enfant et a décidé de partir se battre pour l'EI" en Syrie, a indiqué par téléphone à l'AFP à Beyrouth le porte-parole de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), Tommaso Della Longa.

La mère de l'enfant albanais est décédée lors des combats, a indiqué l'IFRC, sans donner plus de détails sur la date et les circonstances de sa mort.

Mais "nous avons ensuite découvert grâce à un message venant du camp d'Al-Hol que l'enfant était toujours vivant", a expliqué M. Della Longa.

"Une fois le feu vert donné par les autorités (albanaises et italiennes), nous avons commencé à coopérer avec le Croissant-Rouge syrien, les autorités syriennes et les autorités (kurdes) du camp" d'Al-Hol, a-t-il ajouté.

Puis "nos volontaires du Croissant-rouge syrien ont accompagné le garçon d'Al-Hol à Damas", a-t-il indiqué. "Nous sommes arrivés aujourd'hui (jeudi) à Beyrouth."

Le retour de l'enfant en Italie devrait avoir lieu en soirée, selon un communiqué de l'IFRC. L'agence de presse syrienne d'Etat SANA a publié une photo de l'enfant à Damas, affublé d'une casquette rouge, portant le logo du Croissant-Rouge.

Il s'agit du premier rapatriement connu vers un pays de l'Union européenne d'un enfant de jihadiste depuis le lancement le 9 octobre d'une offensive de la Turquie contre les forces kurdes, suspendue depuis mi-octobre.

Le camp d'Al-Hol, où s'entassent près de 70.000 personnes, accueille des milliers de femmes affiliées à l'EI, des Syriennes et des Irakiennes, mais aussi des Occidentales venues de France, de Belgique ou d'Allemagne, ainsi que leurs enfants.

Des orphelins ou enfants isolés, comme Alvin, s'y trouvent également.

Les gouvernements européens se sont montrés jusqu'à présent frileux sur la question du rapatriement des jihadistes et de leurs enfants, craignant que celui-ci ne soit mal perçu par leurs opinions publiques encore traumatisées par les attentats commis par l'EI sur le sol européen.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.