Vendredi 29 septembre 2006 à 10h22
ANKARA, 29 sept 2006 (AFP) — Le principal parti pro-kurde de Turquie s'est réjoui vendredi de l'appel à une trêve lancé la veille par le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan, exhortant Ankara à ne pas l'ignorer et à saisir cette opportunité pour l'arrêt du conflit armé.
"Nous nous félicitons de cet appel. Le pays a besoin de cette opportunité de paix", a indiqué à l'AFP Sirri Sakik, porte-parole du Parti pour une société démocratique (DTP).
Il a demandé aux autorités d'Ankara de ne pas rejeter d'emblée cet appel à un cessez-le-feu du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) qui pourrait, selon lui, mener à un abandon de la lutte armée lancée en 1984.
"Si cette situation est bien gérée par tous, que ce soit les politiciens, l'armée ou le PKK, nous pourrons obtenir un arrêt des hostilités", a estimé ce politicien, emprisonné dans le passé pour soutien présumé aux rebelles kurdes.
Toutefois le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a écarté tard jeudi l'appel d'Öcalan lors d'un entretien à une chaîne privée.
M. Sakik a prôné une solution au conflit kurde "dans le cadre de la structure unitaire" de la Turquie.
Le PKK, classé parmi les mouvements terroristes par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru ses actions violentes, en particulier cet été, après avoir mis fin en juin 2004 au cessez-le-feu unilatéral qu'il avait observé pendant cinq ans.
Il a pris les armes en 1984 pour obtenir l'indépendance puis l'autonomie de la région du sud-est à majorité kurde. Ce conflit a déjà coûté la vie à 37.000 personnes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.