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Un navire humanitaire en route vers Malte


Dimanche 7 juillet 2019 à 00h50

Berlin, 6 juil 2019 (AFP) — Le navire Alan Kurdi de l'ONG humanitaire allemande Sea-Eye, qui se trouvait au large de l'île italienne de Lampedusa, fait route vers Malte dans l'espoir de pouvoir y débarquer 65 migrants secourus au large de la Libye, a annoncé l'ONG dans la nuit de samedi à dimanche.

Le bateau de cette ONG basée à Ratisbonne, baptisé du nom d'un enfant syrien trouvé mort en 2015 sur les côtes turques, n'a pas pu accoster sur l'île de Lampedusa, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, ayant interdit tout débarquement.

"Pour nous il est temps de libérer les autres Etats européens de la prise d'otages opérée par le ministre italien de l'Intérieur", a déclaré un dirigeant de Sea-Eye, Gorden Isler, cité dans un communiqué.

"Si les chefs d'Etat et de gouvernement sont vraiment sérieux dans leurs critiques adressées au ministre italien de l'Intérieur, ils peuvent nous laisser accoster à Malte", a-t-il ajouté.

Un autre navire humanitaire transportant 41 migrants, l'Alex, affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, a accosté de force dans le port de Lampedusa samedi.

Le bateau Alan Kurdi devrait atteindre Malte dimanche après-midi, selon Sea-Eye.

Un peu plus tôt, après l'accostage du Alex, M. Salvini avait qualifié les employés d'ONG de "chacals", jugeant que "dans un pays normal, il y aurait des arrestations immédiates et le bateau serait saisi".

La semaine dernière, les autorités italiennes ont saisi à Lampedusa un navire d'une ONG allemande, le Sea-Watch 3, et arrêté sa capitaine allemande, Carola Rackete, qui avait accosté de force pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord depuis plus de deux semaines.

La capitaine a depuis été libérée.

Plus de 30.000 personnes ont manifesté samedi dans une centaine de villes d'Allemagne en signe de solidarité avec la capitaine allemande du Sea-Watch et pour réclamer une prise en charge des migrants recueillis en Méditerranée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.