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Un mollah assigne la Norvège devant la CEDH pour "traitement inhumain"


Mardi 5 août 2008 à 10h07

OSLO, 5 août 2008 (AFP) — Le mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, a assigné la Norvège, son pays d'accueil, devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour traitement inhumain, a annoncé son avocat mardi.

Réfugié dans le pays scandinave depuis 1991, le mollah Krekar y fait l'objet d'une procédure d'expulsion depuis février 2003, le gouvernement norvégien estimant qu'il représente "un risque pour la sécurité du royaume".

L'arrêté d'expulsion, confirmé par la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, ne pourra toutefois être mis à exécution que lorsque les conditions de sécurité en Irak, son pays d'origine, le permettront.

"Nous avons déposé plainte devant la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg en avril", a déclaré à l'AFP l'avocat Brynjar Meling, confirmant une information parue dans le journal Verdens Gang (VG). "La plainte est en train d'être traitée", a-t-il dit.

Selon l'avocat, la Norvège a enfreint trois articles de la Convention européenne des droits de l'Homme, l'article 3 sur les "traitements inhumains ou dégradants", l'article 8 sur la protection de la vie privée et familiale, et l'article 13 sur la possibilité de défendre ses droits.

"Depuis près de six ans, mon client ne peut ni travailler, ni voyager, ni même aller chercher un colis à la Poste ou ouvrir un compte bancaire en l'absence de tout papier d'identité", a fait valoir Brynjar Meling, précisant que c'est la femme du mollah Krekar qui devait subvenir à ses besoins.

La Cour de Strasbourg ne peut casser le verdict de la justice norvégienne mais elle peut critiquer la façon dont l'affaire a été instruite et "il reviendra alors à l'Etat d'en tirer d'éventuelle conclusions", a-t-il précisé.

Inscrit sur la liste des personnes et organisations terroristes de l'ONU, le mollah Krekar, de son vrai nom Najmeddine Faraj Ahmad, reconnaît avoir cofondé Ansar al-Islam en 2001 mais assure ne plus diriger le groupuscule depuis longtemps.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.