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Un ministre turc frappé par un homme mécontent de l'ouverture aux Kurdes


Lundi 19 avril 2010 à 16h10

ANKARA, 19 avr 2010 (AFP) — Un homme a frappé lundi au visage le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz, pour protester contre la politique d'"ouverture démocratique" menée par le gouvernement en faveur de la minorité kurde, a-t-on appris de sources concordantes.

L'agression a eu lieu pendant les obsèques à Kayseri (centre) d'un soldat tué dans une embuscade des rebelles kurdes, au cours de laquelle des personnes présentes ont dénoncé la politique du gouvernement, selon la chaîne de télévision NTV.

A la fin de la cérémonie, un homme a frappé le ministre au visage, en criant: "Voilà, de la part de la nation turque". Il a été maîtrisé par des gardes du corps.

M. Yildiz a été soigné dans un hôpital proche pour une coupure au nez, et le coup porté a également brisé ses lunettes, a expliqué son porte-parole à l'AFP, précisant que le ministre n'avait pas eu le nez cassé comme l'avaient indiqué certains médias.

Le gouvernement turc a annoncé à l'automne des mesures pour accroître les droits de la minorité kurde, une initiative destinée à saper le soutien qu'une partie de la population kurde apporte aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre depuis 25 ans contre l'autorité centrale.

Ces mesures, limitées à l'usage de la langue kurde et la création de commissions sur les droits de l'homme, ont cependant mécontenté tout le monde: les militants kurdes les ont qualifiées de dérisoires, et les milieux nationalistes ont accusé le pouvoir de brader l'unité nationale.

Le conflit dans le sud-est du pays, à majorité kurde, a fait au moins 45.000 morts, depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.