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Un ministre turc dénonce "l'arrogance" de l'UE en recevant son homologue suédoise


Mardi 13 octobre 2020 à 15h34

Ankara, 13 oct 2020 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères s'est emporté mardi contre l'"arrogance" de l'Union européenne lors d'une conférence de presse tendue avec son homologue suédoise après qu'elle a "exhorté" la Turquie à se retirer du nord de la Syrie.

"Utiliser le terme +exhorter+ est arrogant et erroné en diplomatie. (...) Vous essayez de donner des cours de droit international et de droits humains à la Turquie (...), mais vous pratiquez le deux poids, deux mesures", a lancé, irrité, le ministre turc, Mevlüt Cavusoglu, à l'adresse de son homologue suédoise Ann Linde.

Celle-ci venait de rappeler lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Cavusoglu à Ankara la position de l'UE "exhortant" la Turquie à se retirer du nord-est de la Syrie et de critiquer l'envoi par la Turquie d'un navire d'exploration gazière en Méditerranée orientale au risque de raviver les tensions avec la Grèce.

Mme Linde a aussi défendu le droit de l'UE à avoir des contacts avec les différents groupes actifs dans le nord de la Syrie, une allusion aux milices kurdes considérées comme "terroristes" par Ankara en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Depuis 2016, la Turquie a mené trois opérations militaires dans le nord de la Syrie, pour chasser notamment les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie.

Pour le ministre turc, l'Europe demanderait le retrait d'Ankara du nord de la Syrie uniquement pour soutenir le PKK, pourtant classé comme organisations terroriste par l'UE.

"Est-ce que vous demandez à la Turquie de se retirer d'Idleb (dans le nord-ouest de la Syrie) ? Non. Parce que dans ce cas, les réfugiés viendraient en Europe", a-t-il affirmé.

"En tant qu'invitée ici, je ne vais pas entrer dans une polémique", a répondu Mme Linde en précisant que sa rencontre avec son homologue turc était "très amicale et sincère".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.