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Un militant iranien en grève de la faim, va cesser de boire (frère)


Samedi 12 novembre 2022 à 13h11

Paris, 12 nov 2022 (AFP) — Hossein Ronaghi, un défenseur de la liberté d'expression détenu en Iran et en grève de la faim, va aussi cesser de boire à partir de samedi soir, après s'être vu refuser une sortie de prison pour raisons médicales, a déclaré son frère.

Hossein Ronaghi, 37 ans, a été arrêté en septembre après avoir critiqué la répression brutale des manifestations ayant suivi la mort en détention le 16 septembre d'une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini.

Lors d'un appel téléphonique, "Hossein a dit avoir eu plusieurs convulsions récemment. Aujourd'hui, la pression (sanguine) de Hossein a chuté sévèrement et il a perdu connaissance", a écrit samedi son frère Hassan sur Twitter.

Une sortie pour cause de maladie lui a été refusée "en dépit du fait qu'il... est dans un état critique", a ajouté son frère.

"Hossein a dit qu'il refuserait l'eau à partir de ce soir", a-t-il précisé.

Deux jours après avoir échappé à une première arrestation, Hossein Ronaghi, collaborateur de journaux étrangers, a été arrêté et frappé le 24 septembre, alors qu'il s'était rendu à la prison d'Evine, à Téhéran, pour rencontrer le procureur, selon sa famille.

Son sort suscite l'inquiétude de ses proches et d'ONG depuis plusieurs semaines.

Après un incendie à la prison d'Evine le 15 octobre, il avait "brièvement appelé sa mère mais arrivait à peine à parler à cause de son état de santé dégradé", avait indiqué Hassan Ronaghi.

Ce dernier annonçait deux semaines plus tard la grève de la faim de Hossein.

"Quoi qu'il arrive à Hossein, le pouvoir judiciaire, le ministère du Renseignement, l'organisation des prisons, le procureur et le bureau du dirigeant seront responsables", a tweeté Hassan samedi.

L'Iran est secoué par une vague de manifestations déclenchée par la mort de Mahsa Amini, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

La répression de ce mouvement de contestation a fait plus de 300 morts, tandis que des milliers de personnes ont été arrêtées, y compris des avocats qui avaient entrepris de défendre les manifestants interpellés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.