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Un Kurde syrien tué par des tirs turcs, premier incident du genre


Mardi 2 octobre 2012 à 11h25

BEYROUTH, 2 oct 2012 (AFP) — Un combattant kurde syrien a été tué mardi et deux autres ont été blessés par des tirs de l'armée turque, dans le premier incident frontalier du genre entre les deux pays depuis le début du conflit en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les trois Kurdes, membres d'une force armée kurde hostile au régime de Damas mais également méfiante à l'égard de la rébellion, étaient en patrouille à la frontière dans la province syrienne de Hassaka (nord-est) lorsqu'ils ont été atteints par des tirs de l'armée turque venant de l'autre côté de la frontière, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

Il s'agit du premier tir meurtrier du côté turc depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, a-t-il précisé

Les combattants sont membres des "Unités de la protection du peuple" (YPG), une milice proche du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche syrienne du mouvement kurde PKK, selon cette source.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et plusieurs autres pays.

L'incident s'est produit dans un village de la région de Derbassiyé, dans la province à population kurde de Hassaka, dans le nord-est du pays, selon l'OSDH.

Les Kurdes syriens se sont prudemment engagés dans le soulèvement contre le régime de Bachar Al-Assad mais ont tenté de garder à l'abri des violences leurs régions, où les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ne sont pas présents.

Ankara a accusé par le passé Damas, son ancien allié, d'avoir "confié" plusieurs zones du nord de la Syrie au PYD et considéré l'installation de ce parti près de la frontière comme "dirigée contre" elle.

En juillet, l'armée régulière syrienne s'était retirée sans combat de certaines régions kurdes, où des militants des YPG s'étaient déployés, suscitant des soupçons de collusion avec le régime.

Malgré la grande méfiance entre les partis kurdes syriens traditionnels et le PYD, les deux parties ont signé le 11 juillet un accord pour unifier leurs rangs.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.