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Un journaliste kurde enlevé et assassiné dans le nord de l'Irak


Jeudi 6 mai 2010 à 18h12

ERBIL (Irak), 6 mai 2010 (AFP) — Le corps d'un journaliste kurde, encore étudiant et enlevé mardi sur le campus de son université à Erbil (nord), a été retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi par la police, ont indiqué sa famille et un responsable kurde.

Sardasht Osman, 22 ans, étudiant en langue et littérature anglaise, a été inhumé jeudi à Erbil par sa famille.

"J'ai reçu un appel téléphonique (mardi) indiquant qu'une personne avait été enlevée à Erbil et nous avons informé la police", a indiqué à l'AFP Mariwan Abdelhamid, un membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le mouvement kurde du président irakien Jalal Talabani.

"La police de Mossoul nous a informés vers minuit qu'elle avait retrouvé un corps et une carte d'identité d'étudiant", a ajouté ce responsable, affirmant que le corps avait les mains ligotées et portait des traces de torture. Le journaliste a été tué d'une balle dans la tête, a-t-il ajouté.

Sardasht Osman travaillait pour le magazine kurde Ashtiname (Lettre pour la paix) et plusieurs publications sur internet, selon l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), qui a vivement condamné l'assassinat dans un communiqué.

"D'après le site d'informations sbeiy.com (pour lequel il travaillait), Sardasht Osman aurait été assassiné pour avoir écrit un article dans Ashtiname sur un membre haut placé du gouvernement du Kurdistan irakien", a indiqué RSF.

"Pour la famille du journaliste et ses amis, le lien entre l'enlèvement et les activités journalistiques de l'étudiant est évident", ajoute l'organistaion, demandant "au gouvernement du Kurdistan irakien de prendre enfin la mesure de la situation et d'assurer la protection des journalistes".

Selon RSF, Sardasht Osman est le deuxième journaliste assassiné au Kurdistan irakien après Soran Mama Hama le 21 juillet 2008, tué par balles à son domicile, à l'âge de 23 ans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.