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Un jeune qui combattait l'EI avec les Kurdes renvoyé en Australie


Lundi 7 decembre 2015 à 08h22

Sydney, 7 déc 2015 (AFP) — Les parents d'un Australien de 23 ans qui avait lutté au côté des Kurdes de Syrie contre l'Etat islamique ont appelé lundi la justice australienne à la clémence vis-à-vis de leur fils, rentré lundi dans le cadre d'une procédure d'extradition.

Ashley Dyball, qui avait rejoint en mai les rangs des combattants kurdes, a été interpellé en Allemagne alors qu'il était "en permission". Il a été extradé samedi soir par Berlin.

Il a été pris en charge à son arrivée à Melbourne (sud) par la police fédérale australienne et interrogé plusieurs heures avant d'être autorisé à rentrer à Brisbane, ville du centre-ouest de l'Australie dont il est originaire.

Il a été "interrogé et libéré sans être inculpé et l'enquête se poursuit", a déclaré aux journalistes à Melbourne son avocat, Jessie Smith.

Engagée dans une campagne internationale de frappes aériennes contre les jihadistes en Syrie et en Irak, l'Australie estime à environ 110 le nombre de ses citoyens ayant rejoint les groupes jihadistes comme l'Etat islamique. Les autorités redoutent que certains ne cherchent à rentrer au pays pour y commettre des attentats.

Face à cette menace, les autorités ont renforcé leur arsenal législatif, pénalisant notamment le départ et l'engagement au sein de mouvements armés à l'étranger.

Rares sont les Australiens qui se sont engagés personnellement contre l'Etat islamique.

Le cas d'Ashley Dyball n'est cependant pas isolé: En juin, Reece Harding, 23 ans, a été tué par une mine alors qu'il combattait avec les Kurdes.

Selon le droit australien, il est illégal pour un particulier de prendre les armes pour n'importe quel acteur du conflit syrien, jihadiste ou non.

Scott Dyball, le père d'Ashley, a dénoncé le manque de discernement de la loi.

"Comment peut-on considérer que le bien et le mal sont la même chose", a-t-il demandé sur les ondes de la radio publique.

"Pas seulement Ashley, Harding aussi. Ce sont pour nous, pour beaucoup, des héros", a-t-il poursuivi, en demandant au gouvernement de lever les poursuites contre son fils, qui avait pourtant bravé l'interdit pour rallier les forces kurdes.

S'exprimant dans les médias australiens depuis la Syrie, Dyball avait affirmé il y a quelques mois que son rôle était essentiellement humanitaire et qu'il aidait aussi au déminage.

Lundi, le ministre australien de l'Immigration a rappelé que le gouvernement ne voulait voir aucun Australien en Syrie ou en Irak, dans quelque camp que ce soit.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.