Lundi 10 decembre 2012 à 19h09
CITE DU VATICAN, 10 déc 2012 (AFP) — Le père jésuite Paolo Dall'Oglio, fondateur d'une communauté monastique en Syrie qu'il avait été contraint de quitter en juin, a rejoint une autre communauté créée à Souleimaniyeh au Kurdistan irakien, a-t-il indiqué lundi à l'agence vaticane Fides.
"Avec les frères du monastère, je prierai pour la paix en Syrie, dans l'attente et dans l'espérance de pouvoir y retourner", a déclaré le fondateur de la communauté de Mar Moussa, à 90 km au nord de Damas, qui a été un lieu original de rencontres et de prière entre christianisme et islam.
Le père Dall'Oglio, à l'origine il y a une trentaine d'années de cette initiative attirant jeunes chrétiens et musulmans, a pris des positions très fermes contre la répression armée du régime de Bachar al-Assad, et avait été contraint par les autorités ecclésiales de son diocèse à partir.
Paolo Dall'Oglio, qui est aussi un connaisseur de l'islam, a été accueilli dans la petite communauté monastique de Deir Maryam el Adhra, fondée il y a seulement quelques mois dans le quartier de Sabunkaran à Souleimaniyeh, après que l'évêque chaldéen de Kirkouk, Mgr Louis Sako, eut donné son agrément à sa venue.
Le père jésuite avait dû quitter la Syrie la mort dans l'âme. En septembre, il avait été accusé par le régime de Bachar al-Assad d'être complice de l'opposition armée, et même d'Al-Qaïda.
Critique envers des évêques syriens jugés trop pro-Assad, ce jésuite italien énergique, à la parole forte, a depuis lors rencontré différents responsables arabes et occidentaux, pour faire prévaloir l'idée du soutien à l'opposition démocratique. Seule manière selon lui d'éviter une dérive islamiste.
La ville de Souleimaniyeh au nord de l'Irak est peuplée de kurdes musulmans, mais héberge aussi une communauté chrétienne originaire à la fois des montagnes du nord de l'Irak et des villes plus au sud comme Bagdad, que ces chrétiens ont dû fuir ces dernières années en raison des menaces islamistes.
La nouvelle petite communauté, dont la vocation et l'identité sont en cours de définition, est dans la lignée de celle fondée à Mar Moussa. L'Eglise chaldéenne, a relevé Fides, "n'est pas une Eglise d'Etat, elle est l'héritière d'une très riche expérience historique d'interaction avec l'islam et d'ouverture vers l'est, de l'Iran à la Chine".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.