Mercredi 11 juin 2025 à 08h47
Téhéran, 11 juin 2025 (AFP) — L'Iran a exécuté mercredi un homme condamné pour le meurtre de sept personnes, dont un garçon de 10 ans, lors des manifestations qui avaient éclaté à travers le pays en 2022, a annoncé la justice.
Abbas Kurkuri a été condamné à mort pour une fusillade survenue à Izeh, une ville du sud-ouest de l'Iran, lors d'une manifestation déclenchée par la mort en détention de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée en septembre 2022 pour violation présumée du code vestimentaire imposé aux femmes dans le pays.
L'homme était accusé d'avoir ouvert le feu avec une arme de guerre et tué sept personnes, dont Kian Pirfalak, âgé de 10 ans. Les autorités avaient qualifié les faits d'"attaque terroriste".
Le jugement prononcé par le Tribunal révolutionnaire d'Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzistan, a été confirmé par la Cour suprême et la sentence a été exécutée par pendaison, a rapporté le site d'information du pouvoir judiciaire Mizan Online.
Le tribunal a reconnu Abbas Kurkuri coupable de "corruption sur terre" et de "moharebeh" (guerre contre Dieu), les charges les plus graves du code pénal iranien.
Le condamné a été jugé coupable d'avoir "brandi une arme dans l'intention de tuer et de terroriser le public" et d'avoir "commis des crimes en tirant avec une arme militaire et en formant ou rejoignant un groupe rebelle".
Lors du procès, Kurkuri a avoué et déclaré qu'il avait été "influencé par les réseaux sociaux", selon Mizan. L'accusé a été décrit comme un "délinquant notoire" ayant des antécédents de "perturbation de l'ordre public par des fusillades, des agressions armées, des destructions de biens et le trafic de drogue et d'alcool".
Des centaines de personnes ont été tuées lors des manifestations de 2022, y compris des membres des forces de sécurité. Des milliers d'autres ont été arrêtées.
Depuis, l'Iran a jugé et exécuté plusieurs personnes arrêtées lors de ces manifestations.
Mardi, l'Iran avait annoncé l'exécution de neuf hommes reconnus coupables d'avoir planifié des attaques dans le pays en 2018 au nom du groupe jihadiste Etat islamique.
L'Iran est le deuxième pays au monde par le nombre d'exécutions après la Chine, selon des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.