Page Précédente

Un haut responsable kurde préconise le maintien des Américains en Irak


Dimanche 22 mai 2011 à 15h38

ERBIL (Irak), 22 mai 2011 (AFP) — Un haut responsable kurde s'est prononcé dimanche pour le maintien des forces américaines en Irak au delà de la date prévue pour leur retrait à la fin de l'année, jugeant que leur aide était toujours nécessaire, notamment dans les zones disputées entre Arabes et Kurdes.

"Nous pensons que l'Irak a toujours besoin des forces américaines dans le secteur militaire, pour la sécurité et pour des raisons politiques", a déclaré le secrétaire général du ministère des Peshmergas (combattants kurdes) de la région autonome du Kurdistan, Jabbar Yawar.

"Si le gouvernement de Bagdad et le Parlement irakien veulent retarder (ce retrait), nous sommes d'accord", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Erbil, capitale de la région.

"Il y a toujours des problèmes non réglés comme la question des territoires disputés", a-t-il poursuivi en référence aux zones à la lisière du Kurdistan, où la dispute entre le gouvernement irakien et les autorités kurdes complique la lutte contre les groupes armés.

Cette dispute trouve son origine dans l'arabisation au début des années 1990 de ces territoires par le président déchu Saddam Hussein, qui a forcé 120.000 Kurdes à fuir vers le nord, selon Human Rights Watch.

Les peshmergas ont profité de l'invasion américaine de 2003 pour progresser vers le Sud et l'Ouest, revendiquant le caractère kurde de plusieurs zones en dehors de leur région.

L'armée américaine compte encore 45.000 hommes en Irak, dont 1.200 qui participent toujours à la Force combinée de sécurité (FCS), un dispositif tripartite mis en place sur les territoires disputés et incluant des troupes kurdes et arabes.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a prôné la semaine dernière la tenue d'une réunion entre tous les mouvements politiques du pays pour trancher la question sensible d'un éventuel maintien de l'armée américaine, toujours perçue par certains comme une force d'occupation.

Le chef radical chiite Moqtada Sadr a récemment menacé de réactiver sa milice si les forces américaines ne partaient pas à la date convenue.

Le général Babaker Zebari, chef de l'état-major irakien, avait jugé l'été dernier le retrait américain prématuré, affirmant que son armée ne serait pas prête à remplir complètement sa mission avant 2020.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.