Page Précédente

Un groupe radical kurde revendique l'attentat meurtrier d'Ankara


Jeudi 22 septembre 2011 à 16h22

ANKARA, 22 sept 2011 (AFP) — Un groupe kurde armé, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué jeudi un attentat qui a fait trois morts et une quinzaine de blessés mardi dans le centre d'Ankara.

Dans un courrier électronique envoyé à l'agence de presse pro-kurde Firat News, cette organisation menace de s'en prendre aux métropoles turques, affirmant que l'attentat commis dans la capitale turque "n'est qu'un début".

"Les métropoles turques seront notre champ de bataille. L'attaque de Kizilay (centre d'Ankara) n'est qu'un début", souligne cette organisation.

L'attentat, qui a frappé mardi matin le quartier commerçant de Kizilay, a été imputé par les autorités turques aux rebelles séparatistes kurdes.

Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mènent depuis 27 ans des actions armées, ont par le passé commis de telles attaques dans les grandes villes turques.

L'aile militaire du PKK a cependant nié mercredi toute implication.

Selon les autorités turques, le TAK sert de prête-nom au PKK quand celui-ci commet des attentats pouvant encourir la désapprobation populaire, notamment quand des civils sont tués.

Le PKK rétorque que les TAK sont constitués d'éléments incontrôlés, ayant quitté ses rangs.

La dernière attaque revendiquée par les TAK remonte au 31 octobre 2010: un attentat suicide visant des policiers en faction sur une esplanade très fréquentée du centre d'Istanbul, qui avait fait 32 blessés.

L'attentat survient alors que les attaques du PKK contre des objectifs militaires se sont multipliés depuis le début de l'été dans l'est et le sud-est de la Turquie, peuplés en majorité de Kurdes.

Derniers incidents en date, un soldat et un milicien kurde pro-Ankara ont été tués jeudi soir lors de combats dans la province de Van (est), et un policier a été tué par un homme armé d'une kalachnikov vendredi à Diyarbakir (sud-est).

La Turquie menace de lancer une incursion militaire dans le nord de l'Irak contre les bases du PKK. L'aviation turque a bombardé à plusieurs reprises depuis le 17 août cette région, où seraient retranchés environ 2.000 combattants de ce mouvement qualifié de "terroristes" par de nombreux pays.

Le PKK a pris les armes en 1984, et le conflit a fait 45.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.