
Lundi 10 novembre 2025 à 18h38
Berlin, 10 nov 2025 (AFP) — Un groupe kurde en Allemagne a déposé plainte contre le président syrien Ahmad al-Chareh pour crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité, ont confirmé lundi les procureurs allemands à l'AFP.
Le groupe Communauté kurde d'Allemagne (KGD) a accusé M. al-Chareh de "génocide et des crimes de guerre les plus graves" dans une plainte déposée la semaine dernière auprès du parquet fédéral allemand.
"Al-Jolani porte une responsabilité conjointe dans le génocide des Kurdes yézidis en 2014 et dans les actes de violence systématiques et continus contre les minorités en Syrie et en Irak", a déclaré Mehmet Tanriverdi, vice-président de la KGD, dans un communiqué.
Le président syrien, longtemps connu sous son nom de guerre Abu Mohammed al-Jolani a pris la tête de la Syrie à titre provisoire après que ses forces rebelles ont chassé du pays le dirigeant de longue date Bachar al-Assad à la fin de l'année dernière.
M. al-Chareh était autrefois étroitement lié à Al-Qaïda, et son groupe militant islamiste, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), n'a été retiré de la liste américaine des groupes terroristes qu'en juillet dernier.
Mais le dirigeant syrien a cherché à rompre avec son passé djihadiste et à présenter une image plus modérée depuis qu'il a pris le pouvoir à Assad après plus d'une décennie de guerre civile sanglante.
Il est attendu lundi à la Maison Blanche pour rencontrer le président américain Donald Trump.
Le groupe kurde allemand dénonce la reconnaissance dont il bénéficie sur la scène internationale, et notamment son invitation par le chancelier allemand Friedrich Merz à se rendre en Allemagne pour discuter de l'expulsion des citoyens syriens du pays.
Le KGD a déclaré avoir de "sérieuses inquiétudes" quant au fait que l'Allemagne autorise "un criminel de guerre présumé à rester dans le pays".
"En vertu du principe de compétence universelle, l'Allemagne a la possibilité - et le devoir - de poursuivre ces auteurs, quel que soit le lieu où les crimes ont été commis", ajoute le communiqué.
L'ambassade de Syrie à Berlin n'a pas immédiatement répondu lundi à une demande de l'AFP concernant cette plainte.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.