Dimanche 7 novembre 2010 à 11h19
ANKARA, 7 nov 2010 (AFP) — Un tribunal militaire d'Ankara a ordonné le placement en détention provisoire d'un général dans le cadre d'une enquête sur la mort de six soldats tués par une mine dans le sud-est de la Turquie en 2009, un incident alors imputé aux rebelles kurdes, a rapporté la presse dimanche.
La cour a prononcé vendredi la mise sous écrou du général de brigade Zeki Es pour avoir causé la mort des six militaires, ont indiqué les journaux.
Six soldats turcs avaient été tués et huit autres blessés le 28 mai 2009 par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule à proximité de la localité de Cukurca, dans la province de Hakkari, près de la frontière irakienne.
Les autorités avaient imputé l'incident aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui utilisent souvent des mines dans leurs attaques contre les forces de sécurité.
L'aviation turque avait riposté le même jour en bombardant des positions des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak, que le PKK utilise comme base arrière pour ses opérations.
Mais l'enquête a révélé que l'engin provenait des stocks de l'armée.
Des enregistrements de conversations téléphoniques supposées entre le général Es, qui commandait alors une brigade de gendarmerie dans la région, et d'autres officiers ont par ailleurs été diffusées sur internet, dans lesquels le général admet avoir fait poser la mine, pour des raisons de sécurité, affirment les quotidiens.
Longtemps intouchable, l'armée, qui se considère comme la gardienne du régime laïque turc, a été amenée au cours des dernière années à répondre de ses actes devant la justice, conséquence de la lutte de pouvoir qui l'oppose au gouvernement, issu de la mouvance islamiste.
Un officier turc a été condamné en novembre à neuf ans de prison pour la mort de quatre soldats, alors qu'il avait ordonné à l'un d'eux en guise de punition de garder dans sa main une grenade dégoupillée. L'armée avait dans un premier temps conclu à un accident, mais la presse avait révélé l'affaire.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.