Lundi 10 avril 2006 à 18h07
DIYARBAKIR (Turquie), 10 avr 2006 (AFP) — Un haut responsable militaire turc a appelé lundi la population de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, à prendre ses distances avec les rebelles séparatistes kurdes, lors d'une visite dans cette ville touchées par de violentes émeutes il y a deux semaines.
Le général Hilmi Ozkok, a attribué la responsabilité de ces émeutes - qui ont débuté le 28 mars et ont entraîné la mort de 15 personnes - à des provocations fomentées par le PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan. Ce mouvement a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir la création d'une entité kurde séparée dans le sud-est de la Turquie qui a coûté la vie à plus de 37.000 personnes.
"Les incidents qui se sont produits ont attristé toute la nation turque, mais ils ne doivent surtout pas être considérés comme représentatifs de l'opinion de l'ensemble de la population de cette région", a déclaré le général à la presse.
Les émeutes ont débuté lors des funérailles de membres du PKK tués au cours d'une opération de l'armée puis se sont rapidement étendues aux villes voisines de Diyarbakir.
Cette éruption de violence urbaine, la pire qu'ai connu la région depuis des années, s'est notamment traduite par l'incendie de bâtiments publics et de banques, la mise à sacs de commerces et des affrontements avec la police.
Douze personnes ont été tuées lorsque la police a ouvert le feu pour disperser la foule et trois femmes ont péri à Istanbul dans l'incendie d'un autobus par les émeutiers.
Cette bouffée de violence fait redouter la reprise d'un conflit ethnique en Turquie, ce qui pourrait compromettre les efforts du pays pour rejoindre l'Union européenne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.