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Un Franco-Turc jugé en appel pour avoir tenté de tuer un couple de vignerons de la Marne


Lundi 18 mars 2019 à 19h03

Reims, 18 mars 2019 (AFP) — Le procès en appel d'un franco-Turc, sympathisant de la cause kurde, accusé d'avoir tenté de tuer un couple de vignerons en 2013 dans la Marne, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises des Ardennes.

Suphi Ayalp avait été condamné à 20 ans d'emprisonnement le 9 mars 2017 par la cour d'assises de la Marne. L'arrêt doit être rendu vendredi.

Cette peine, plus sévère que les 18 ans alors requis par l'avocat général, avait motivé la défense de Suphi Ayalp à faire appel de ce jugement considéré trop lourd pour "un cambriolage qui a mal tourné, sans intention homicide", selon son avocat, Nicolas Brazy.

Suphi Ayalp, ancien auto-entrepreneur rémois de 41 ans, père de 4 enfants, continue d'affirmer qu'il s'est rendu chez ses anciens employeurs de vendanges non pour tuer mais pour dérober une arme censée le protéger, lui et sa famille, contre des actions supposées de la police secrète turque.

L'élément déclencheur de son geste aurait été, le 10 janvier 2013, l'assassinat en plein Paris de trois militantes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) dont l'une était une amie proche.

Mais comment comprendre la sauvagerie de l'agression au pied de biche et au marteau de la part d'un homme pourtant présenté par des témoins comme "calme et non violent ?

L'attaque avait laissé le vigneron gisant dans une mare de sang, le cou enserré par deux cordons de téléphone mobile et profondément blessé à la tête, à des endroits dont l'accusé, ancien étudiant en médecine, connaissait la vulnérabilité. Sa concubine présentait pour sa part "plusieurs plaies" aux mains et "une entaille au cuir chevelu", avait révélé l'enquête.

Pour l'avocat général Jacques Louvier, les motivations réelles ne sont pas encore établies dans cette affaire qu'il qualifie d'étonnante, estimant "imaginaires" les menaces invoquées pour justifier le cambriolage.

"Il a voulu tuer et n'a donné aucune explication valable" défend quant à lui Me Gérard Chemla, avocat des victimes, Véronique et Jean-Michel Pongnian. "Des rebondissements sont à attendre" durant ces cinq journées d'audience car "un plan existe qui n'a pas encore été révélé", a-t-il indiqué hors audience à l'AFP.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.