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Un film violent et émouvant sur la guerre ouvre le 4e festival de Rome


Jeudi 15 octobre 2009 à 20h01

ROME, 15 oct 2009 (AFP) — La 4e édition du Festival international de cinéma de Rome (15-23 octobre) s'est ouverte jeudi soir avec "Triage", un film violent et émouvant de Danis Tanovic sur l'expérience traumatisante de deux photoreporters durant le conflit au Kurdistan en 1988.

Avant la projection du film, le réalisateur bosniaque et les acteurs du film, le Britannique Christopher Lee et l'Espagnole Paz Vega, ont défilé sur le tapis rouge de l'Auditorium de Rome, un complexe culturel dessiné par Renzo Piano en lisière du centre historique.

A noter toutefois l'absence de l'acteur principal du film, le charismatique Colin Farrell.

Adapté du roman éponyme du journaliste américain Scott Anderson, "Triage" retrace le parcours de Mark Walsh, photographe de guerre, et de son collègue et ami écossais David, partis en 1988 couvrir la guerre au Kurdistan irakien.

Si Mark (Colin Farrell) est une tête brûlée prête à tout pour décrocher la photo du siècle, David ne pense en revanche qu'à une chose: rentrer en Irlande à temps pour assister à l'accouchement de sa femme.

A un moment, David renonce à poursuivre l'aventure, tandis que Mark reste et fait ses photos, au prix de blessures qui le laissent presque sur le tapis.

De retour chez lui, hanté par les scènes de violence auxquelles il a assisté, il est incapable de reprendre le cours de sa vie, d'autant plus qu'il découvre que David n'est jamais rentré.

Incapable de faire face seul à ses démons, il va bénéficier de l'aide du grand-père de sa fiancée Elena (Paz Vega), un psychologue peu orthodoxe au passé troublé interprété par Christopher Lee.

Danis Tanovic, couronné en 2002 par l'Oscar du Meilleur film étranger pour "No man's land", réussit à faire un film d'une violence rare, notamment à partir de flashbacks dans le passé professionnel de Mark, sans jamais tomber dans le voyeurisme ou la facilité.

Une scène parmi d'autres, qui donne au film son titre: on y voit un médecin kurde opérer une sélection parmi les blessés revenus du front et exécuter à la chaîne d'un coup de pistolet ceux qu'il ne peut soulager.

Touchant sans jamais tomber dans le larmoyant, le film parvient à soulever de justes questions.

Pour un journaliste sur le front, "la façon de fonctionner aujourd'hui, c'est d'obtenir un scoop, du coup on peut tout à fait mettre l'accent sur quelque chose qui n'est pas vraiment important", a estimé Danis Tanovic lors de sa conférence de presse.

"Il ne s'agit pas d'un film de guerre, c'est un film sur les réactions humaines (face à la guerre) et ce que ressentent les gens des deux côtés", a de son côté déclaré Christopher Lee.

Outre "Triage", 13 autres films sont en compétition jusqu'au 23 octobre pour décrocher les prix Marc-Aurèle, décernés par un jury présidé par le réalisateur Milos Forman.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.