Mercredi 31 janvier 2007 à 15h30
ANKARA, 31 jan 2007 (AFP) — Le ministre d'Etat turc en charge du Commerce extérieur, Kürsad Tüzmen, a annoncé mercredi qu'un différend commercial entre la Turquie et l'Irak concernant les produits pétroliers avait été résolu.
"J'ai parlé au téléphone avec le ministre irakien par intérim du Pétrole Karim Vahid qui m'a informé que l'ancien régime sera respecté" et que le seul interlocuteur d'Ankara était l'administration centrale à Bagdad, a-t-il dit aux journalistes en Libye où il est en visite, cité par l'agence Anatolie.
Ankara avait exigé lundi du gouvernement irakien qu'il annule une décision désignant apparemment les Kurdes du nord de l'Irak comme les uniques interlocuteurs des entreprises turques exportant des produits pétroliers vers l'Irak pour le renouvellement de leurs contrats.
Ankara a pris connaissance de la décision irakienne le 11 janvier, lorsque des firmes turques ont reçu des lettres de la compagnie nationale irakienne de commercialisation du pétrole SOMO, les prévenant que les renouvellements de contrats s'effectueraient désormais exclusivement auprès du gouvernement régional kurde que la Turquie ne reconnaît pas comme un interlocuteur.
"SOMO va reprendre contact avec les sociétés turques conformément aux clauses des anciens contrats", a affirmé mercredi M. Tüzmen, soulignant que le différend sera être résolu d'ici jeudi.
Le conflit a des connotations politiques pour Ankara, qui craint qu'une mainmise des Kurdes sur les ressources énergétiques du nord de l'Irak les encourage sur la voie de l'indépendance, une situation qui pourrait à son tour attiser le séparatisme chez les Kurdes de Turquie.
La controverse fait suite à d'autres avertissements d'Ankara concernant le statut de la ville multiethnique de Kirkouk, riche en pétrole, que les dirigeants kurdes irakiens souhaitent incorporer dans leur région autonome.
Une trentaine d'entreprises turques sont impliquées dans la vente de produits pétroliers à l'Irak.
La Turquie importe du pétrole irakien qu'elle raffine et réexporte vers l'Irak.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.