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Turquie: Vaste manifestation samedi à Diyarbakir pour la libération d'Öcalan


Vendredi 13 juillet 2012 à 17h50

ISTANBUL, 13 juil 2012 (AFP) — Le principal parti kurde de Turquie a appelé en dépit d'interdiction prononcées par les autorités turques à manifester massivement samedi à Diyarbakir (sud-est) pour réclamer la libération du chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan.

"Nous voulons organiser un meeting de masse et qui soit festif à Diyarbakir", la principale ville du sud-est anatolien à la population majoritairement kurde, a déclaré vendredi à des journalistes le président du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), Selahattin Demirtas, cité par l'agence de presse Anatolie.

La manifestation, intitulée "Liberté pour Öcalan", doit réunir des centaines de milliers de militants kurdes sur une des principales places de Diyarbakir, affirme le BDP dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook.

Abdullah Öcalan, le chef de l'organisation rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a été capturé par des agents turcs à Nairobi en février 1999, puis transféré en Turquie et condamné à mort pour trahison en juin 1999, peine commuée en prison à vie qu'il purge sur l'île prison d'Imrali (nord-ouest).

La libération d'Öcalan, désigné par une grande partie de l'opinion publique turque comme le principal responsable des 45.000 morts du conflit kurde en Turquie, est considérée comme une ligne rouge infranchissable par Ankara.

Elle est en revanche réclamée par les militants kurdes comme une des mesures clés à prendre pour résoudre la question kurde.

"Il n'y a rien d'autre que nous puissions faire que de discuter ouvertement et clairement d'une solution. Depuis 30 ans, tout ce qu'on pouvait essayer a été essayé. Mais on constate que rien n'a fonctionné. Désormais tout doit être porté au jour en discutant ouvertement", a souligné M. Demirtas.

Le président du BDP a par ailleurs déploré l'interdiction de la manifestation de samedi par le gouverneur de Diyarbakir, estimant qu'il s'agissait d'une "décision illégale" et a assuré que le meeting aurait lieu malgré tout.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir l'indépendance du sud-est anatolien, une revendication qui s'est muée en autonomisme.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.