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Turquie : une commission va décider d'une visite au chef kurde emprisonné Ocalan


Mercredi 19 novembre 2025 à 13h19

Istanbul, 19 nov 2025 (AFP) — La commission parlementaire turque chargée du processus de paix avec la guérilla kurde doit se réunir vendredi pour débattre d'une possible visite au leader historique du PKK Abdullah Ocalan dans son île-prison d'Imrali.

"La commission se réunira vendredi 21 novembre à 14h00 pour évaluer le travail effectué jusqu'à présent et discuter de la suite du processus, y compris la question autour de la prison de haute sécurité d'Imrali", a indiqué le parlement turc dans un post tard mardi soir sur X.

Le gouvernement turc est engagé depuis octobre 2024 dans un processus de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après quatre décennies de guérilla meurtrière qui ont ont coûté la vie à 50.000 personnes.

Depuis sa cellule où il est à l'isolement depuis 1999, Ocalan, 76 ans, a appelé ses militants en février à renoncer à la lutte armée et faire avancer la cause kurde par des moyens démocratiques.

Le mois dernier, un haut responsable du PKK a jugé crucial que les parlementaires puissent le rencontrer en personne.

"La question d'aller à Imrali sera la seule à l'agenda" de la réunion de vendredi, a déclaré un membre de la commission Gulistan Kilic Kocyigit du parti prokurde DEM, confirmant qu'"il y aura un vote".

La commission chargée de préparer d'ici la fin de l'année le cadre légal du processus de paix et de préparer un cadre pour l'intégration politique du PKK et de ses combattants, est transpartisane et composée de 51 membres.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit persuadé que la commission prendrait vendredi "la décision la plus judicieuse pour la Turquie, sa sécurité future et l'unité et la solidarité de la nation".

Plus tôt cette semaine, un proche allié de M. Erdogan, Devlet Bahceli, qui dirige le parti nationaliste turc MHP et a initié les efforts de paix l'an dernier, a pressé la commission d'aller de l'avant.

"Le débat sur aller ou pas à Imrali doit cesser. Il n'y a pas de raison de traîner des pieds, a-t-il déclaré mardi.

"Si personne d'autre ne veut y aller, je n'hésiterai pas à aller à Imrali ni ne reculerai devant une rencontre en face à face" avec Ocalan, a-t-il ajouté.

Dans un commentaire résonnant comme un soutien aux propos de M. Bahceli, le président Erdogan a salué la contribution "unique" de ce dernier au service des efforts de paix.

bg-hmw/clr/thm

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.