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Turquie: un tribunal ordonne la libération de Selahattin Demirtas


Lundi 2 septembre 2019 à 16h31

Ankara, 2 sept 2019 (AFP) — Un tribunal turc a ordonné lundi la remise en liberté provisoire du leader kurde Selahattin Demirtas dans le cadre de son principal procès, mais celui-ci devrait rester en prison car il purge une peine pour une précédente condamnation, a indiqué à l'AFP l'un de ses avocats.

Le tribunal de Sincan, près d'Ankara, a ordonné lors d'une audience à laquelle ni M. Demirtas, ni ses avocats ne participaient, la libération du leader politique kurde, accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".

Il a été placé en détention provisoire dans le cadre de ce procès en novembre 2016 et risque jusqu'à 142 ans de prison s'il est reconnu coupable.

Il n'était toutefois "pas clair dans l'immédiat" quand M. Demirtas serait libéré de la prison d'Edirne (nord-ouest), a précisé son avocat, Ramazan Demir. En effet, il a déjà été condamné en appel le 4 décembre 2018 à une peine de quatre ans et huit mois pour "propagande terroriste".

En revanche, il est possible pour M. Demirtas, ancien co-président du Parti démocratique des peuples (HDP), dont il reste l'une des figures de proue, de faire une demande de remise en liberté conditionnelle dans le cadre de cette condamnation. "Nous nous entretiendrons avec lui aujourd'hui et agirons en fonction de cela", a précisé Me Demir.

Ses avocats avaient refusé lundi de participer à l'audience, déclarant vouloir attendre celle, le 18 septembre, de la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) portant sur la détention provisoire de leur client dans le cadre de ce procès.

Le 20 novembre dernier, la CEDH avait sommé la Turquie de mettre fin "dans les plus brefs délais" à la détention provisoire de M. Demirtas, sans succès jusqu'à présent.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui accuse régulièrement le HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, avait rapidement balayé la décision de la CEDH, assurant qu'elle n'était pas contraignante pour Ankara.

Le procès de M. Demirtas a été renvoyé au 7 janvier.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.