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Turquie: un photographe de l'AFP relâché après trois jours de garde à vue


Vendredi 23 decembre 2011 à 20h58

ISTANBUL, 23 déc 2011 (AFP) — Un photographe de l'AFP à Istanbul, Mustafa Özer, a annoncé avoir été remis en liberté vendredi soir après avoir été maintenu en garde à vue trois jours dans le cadre d'une enquête sur des milieux soupçonnés de collusion avec les rebelles kurdes.

"Je suis libre, j'ai rejoint ma famille. Il n'y a pas de charges retenues contre moi", a déclaré le photographe, indiquant avoir été longuement questionné sur ses contacts professionnels avec des interlocuteurs proches de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Tout va bien, mais je manque de sommeil", a-t-il ajouté, précisant avoir été interrogé pendant 20h consécutives entre mercredi et jeudi, puis durant plus de six heures vendredi.

Mustafa Özer a été libéré avec six autres personnes après interrogatoire sur décision du ministère public, qui a en revanche déféré 41 autres suspects devant un tribunal en recommandant leur placement en détention préventive, a indiqué l'agence de presse Anatolie.

M. Özer avait été interpellé mardi à son domicile à Istanbul lors d'une opération policière menée conjointement dans plusieurs villes de Turquie.

Quarante-huit personnes, dont plus de 20 journalistes, avaient été arrêtées par des unités de la police anti-terroriste.

Cette opération de police visait, selon Anatolie, une organisation clandestine, le KCK, soupçonnée d'être la branche urbaine du PKK, en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central, d'abord pour l'indépendance, puis l'autonomie des régions kurdes de Turquie.

La direction de l'Agence France-Presse (AFP) avait exprimé mercredi aux autorités turques sa "vive préoccupation" suite à l'arrestation de Mustafa Özer.

"Nous souhaiterions que vous nous éclairiez sur les raisons de cette arrestation", avait demandé le président de l'AFP, Emmanuel Hoog, dans une lettre adressée à l'ambassadeur de Turquie à Paris.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.