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Turquie: un parti pro-kurde prévoit des violences si Öcalan a été empoisonné


Vendredi 2 mars 2007 à 12h43

ANKARA, 2 mars 2007 (AFP) — Les Kurdes de Turquie pourraient réagir avec violence si la vie du chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan est vraiment en danger, a prévenu vendredi le principal parti pro-kurde du pays après que les avocats d'Öcalan eurent évoqué un empoisonnement progressif de leur client.

"Si ces allégations sont vraies, ça veut dire qu'un meurtre prémédité est en train d'être commis consciemment", a déclaré lors d'une conférence de presse à Ankara Aysel Tugluk, la vice-présidente du Parti de la Société Démocratique (DTP).

"Öcalan a une influence sur la population kurde", a-t-elle ajouté. "Si quelque chose de mal se produit, ceux qui ont des sympathies pour lui vont réagir (...) la Turquie sera confrontée à des dangers très graves".

Mme Tugluk a estimé que "certaines personnes peuvent être en train de planifier une guerre (civile) turco-kurde" et a appelé Ankara à autoriser l'examen d'Öcalan par une commission médicale indépendante.

Les avocats du chef séparatiste ont rendu public jeudi à Rome les résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier, qui établissent selon eux que leur client souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques -du chrome et des doses de strontium extrêmement élevées.

L'un d'eux a affirmé qu'Öcalan souffrait de problèmes respiratoires, dermatologiques et de fortes douleurs qui l'empêchent de dormir.

Le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) est détenu depuis 1999 dans la prison de l'île d'Imrali, où il est le seul détenu et où il purge une peine de réclusion à perpétuité pour "séparatisme".

Le ministère turc de la Justice a réfuté les "allegations" des avocats d'Öcalan, les attribuant à une volonté de raviver l'intérêt international pour leur client, tout en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Des représentants du Conseil de l'Europe ont a plusieurs reprises rendu visite à Öcalan et trouvé son état de santé satisfaisant, mais ont recommandé un allègement de son isolement.

En février 2006, les avocats du prisonnier ont affirmé qu'il avait été victime d'une crise cardiaque. Ankara a démenti l'information.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.