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Turquie: un nouveau maire prokurde arrêté pour "terrorisme"


Vendredi 8 novembre 2019 à 09h12

Istanbul, 8 nov 2019 (AFP) — Les autorités turques ont arrêté vendredi un maire appartenant au principal parti d'opposition prokurde de Turquie, le soupçonnant de "propagande terroriste" et d'"appartenance à une organisation terroriste", selon l'agence de presse étatique Anadolu.

Azim Yacan, le maire d'Ipekyolu, dans la province de Van (sud-est), ainsi que son adjointe Sehsade Kurt ont été interpellés tôt dans la matinée et placés en garde à vue, soupçonnés par les autorités d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon Anadolu.

Ces interpellations font suite à une série d'arrestations et de destitutions visant depuis plusieurs semaines des élus du Parti démocratique des peuples (HDP), le plus important parti prokurde de Turquie, dans le sud-est à majorité kurde du pays.

En octobre, les autorités turques avaient arrêté trois maires de ce même parti pour des accusations similaires, ainsi que Selçuk Mizrakli, écarté en août de la mairie de Diyakabkir et remplacé par un administrateur après sa victoire aux dernières élections municipales.

Ces interpellations surviennent dans le sillage du déclenchement le 9 octobre par la Turquie d'une offensive dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par Ankara mais soutenue par les pays occidentaux.

Le HDP a été le seul parti représenté au Parlement turc à exprimer son opposition à cette opération militaire, plusieurs de ses responsables l'ayant qualifiée d'"invasion".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme régulièrement que le HDP est lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Le HDP affirme être visé en raison de son opposition virulente au gouvernement.

Dans le cadre de l'enquête contre les élus arrêtés vendredi, les véhicules de fonction de la municipalité d'Ipekyolu "ont été fouillés" et du "matériel ayant pu être utilisé pour commettre des délits" a été saisi, selon Anadolu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.