Page Précédente

Turquie: un député kurde privé de son siège de député


Mercredi 22 juin 2011 à 10h22

ANKARA, 22 juin 2011 (AFP) — Les autorités turques ont retiré à un important militant kurde le siège qu'il avait remporté aux élections législatives du 12 juin, arguant de la confirmation d'une condamnation pour "propagande terroriste", a annoncé l'agence de presse Anatolie.

Hatip Dicle, qui est actuellement en détention préventive pour une autre affaire, devait sortir de prison en raison de son élection au parlement dans la circonscription de Diyarbakir (est), la plus grande ville de cette région à majorité kurde. Cette élection devait en effet lui octroyer une immunité parlementaire.

Mais le Haut conseil des élections a décidé mardi soir que M. Dicle n'était pas éligible, arguant d'une condamnation à 20 mois de prison pour des propos relevant de la loi antiterroriste.

La décision a été justifiée par le fait que la condamnation avait été maintenue par la Cour d'appel seulement quatre jours avant les élections, après la confirmation des listes de candidats pour le scrutin.

Hatip Dicle avait été condamné pour un discours qualifié de "propagande pour une organisation terroriste armée", référence au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée contre l'autorité centrale depuis 1984.

M. Dicle faisait partie des 36 candidats qui ont été élus en qualité d'indépendants, mais avec le soutien du parti pro-kurde BDP (Parti de la paix et de la démocratie), une formation considérée comme proche du PKK.

Hatip Dicle, 57 ans, avait fait partie des premiers nationalistes kurdes à enlever un siège au parlement, en 1991.

Ces députés avaient été arrêtés en 1994 après l'interdiction de leur parti pour liens avec le PKK, passant 10 ans en prison. Parmi eux se trouvait Leyla Zana, la pasionaria kurde, qui a également été élue le 12 juin.

Hatip Dicle est retourné en prison en 2010, dans le cadre d'une enquête portant sur de présumées branches urbaines du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.