Mardi 14 août 2012 à 18h34
ANKARA (Turquie), 14 août 2012 (AFP) — Un député turc enlevé dimanche par des rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie, a été libéré mardi, a annoncé la chaîne de télévision privée NTV, citant le gouverneur local.
Huseyin Aygun, député du Parti républicain du peuple (CPH), principale force d'opposition, avait été kidnappé dimanche alors qu'il se trouvait dans sa circonscription de Tunceli, l'un des théâtres des affrontements entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'armée. Sa voiture avait été arrêtée par les rebelles sur la route.
Aygun, âgé de 42 ans, a été libéré près d'Ovacik, ville de la province de Tunceli, a déclaré le gouverneur Mustafa Taskesen à la chaîne NTV.
"Il est en bonne santé et devrait regagner Tunceli une fois les procédures judiciaires achevées", a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité turques avaient lancé une opération lundi pour localiser le député, dont l'enlèvement s'est produit sur fond d'affrontements intenses entre les rebelles kurdes et les troupes turques dans la région.
Le PKK avait confirmé dans un communiqué qu'il avait "placé en détention" le député et sommé les autorités turques de mettre fin à l'opération visant à le libérer.
C'était la première fois que le PKK enlevait un membre du Parlement turc depuis qu'il a lancé en 1984 sa lutte en faveur de l'autonomie du Sud-Est de la Turquie peuplé majoritairement de Kurdes. Le PKK enlève d'ordinaire des ouvriers, des soldats et des responsables locaux pour obtenir la libération de rebelles capturés et relâche ses otages sains et saufs.
Le 15 août 1984, les rebelles kurdes avaient attaqué pour la première fois des unités de l'armée et de la police dans le sud-est, à Eruh et Semdinli. Depuis lors le conflit a fait environ 45.000 morts.
A l'origine le PKK avait pour ambition la création d'un Kurdistan dans le sud-est du pays, mais il a évolué vers la défense des droits culturels et démocratiques pour une minorité estimée à 20% des 75 millions d'habitants que compte la Turquie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.