Jeudi 24 juin 2010 à 21h52
ISTANBUL, 24 juin 2010 (AFP) — Un tribunal d'Istanbul a ordonné jeudi la mise en détention provisoire de trois personnes soupçonnées de liens avec deux attentats à la bombe à Istanbul revendiqués par des rebelles kurdes, dont le plus sanglant, survenu mardi, a fait cinq morts, a rapporté l'agence Anatolie.
Les trois individus, ainsi que six autres suspects pour lesquels le juge chargé de la mise sous écrou a ordonné le maintien en liberté dans l'attente de leur procès, sont accusés d'appartenance à une organisation clandestine armée, selon Anatolie.
Ils faisaient partie d'un groupe de 19 suspects déférés plus tôt dans la journée par la police devant le procureur du tribunal. Celui-ci avait déjà décidé de relâcher 10 des suspects, a indiqué l'agence.
Le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, a affirmé devant la presse qu'au sein du groupe figuraient trois personnes ayant été arrêtées le lundi 20 juin, après le premier attentat, le 8 juin, contre un autocar transportant des policiers à leur travail.
L'explosion avait fait 15 blessés.
"Seize autres personnes qui avaient des liens avec les premiers interpellés ont ensuite été arrêtées", a-t-il souligné, sans donner de date.
Mardi, quatre soldats et une fille de militaire ont été tués dans un deuxième attentat à la bombe visant un car qui transportait des militaires à leur bureau.
Les deux attaques sont similaires : une bombe placée sur la chaussée, puis activée à distance.
Le gouverneur a fait savoir que la personne ayant activé l'engin utilisé dans la deuxième attaque était recherchée par la police.
"Le groupe qui a planifié ces deux attentats, liés l'un à l'autre, a été capturé", a souligné le gouverneur.
Dix autres suspects ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur ces deux attentats et leur interrogatoire est en cours, a-t-il ajouté.
Les deux attentats ont été revendiqués par un groupe radical kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), considéré par Ankara comme un prête-nom utilisé par les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) quand ils commettent des attentats pouvant être réprouvés par l'opinion publique.
Le PKK, une organisation terroriste selon la Turquie et bon nombre d'autres pays, lutte pour l'autonomie dans le Sud-Est, zone kurde, mais a aussi visé par le passé de grandes villes et des stations balnéaires.
Le mouvement qui a multiplié ces dernières semaines ses attaques, provoquant la mort de 17 soldats depuis le week-end dernier, a menacé de s'en prendre à "toutes les villes de Turquie".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.