Page Précédente

Turquie: trois activistes mortes faute de soin dans le sud-est, accuse le parti prokurde


Mercredi 6 janvier 2016 à 14h30

Diyarbakir (Turquie), 6 jan 2016 (AFP) — Trois militantes de la cause kurde blessées lors des combats qui opposent les forces de sécurité turques à des partisans de la rébellion dans le sud-est de la Turquie sont mortes faute de soins, a accusé mercredi le principal parti prokurde.

Selon une députée du Parti démocratique des peuples (HDP), ces trois civiles et un quatrième homme ont été grièvement atteints par des tirs lundi soir dans la ville sous couvre-feu de Silopi mais n'ont pas pu être évacués pour être hospitalisés, faute d'un feu vert des autorités.

"Ces trois femmes et l'homme ont été blessés lundi en soirée. Elles ont appelé pour dire +on est blessé, on perd du sang, il faut nous évacuer+ mais n'ont eu aucune réponse", a affirmé à l'AFP Leyla Birlik.

"Le HDP a demandé aux autorités de les évacuer mais n'a eu aucune réponse", a ajouté l'élue de la province de Sirnak.

Comme celle voisine de Cizre, la ville de Silopi a été placée le 14 décembre sous couvre-feu au début d'une vaste offensive lancée par l'armée pour éliminer les jeunes partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui y défient les autorités en installant des barricades et des tranchées.

Ces affrontements ont fait plusieurs victimes dans les rangs de l'armée et la police. L'état-major affirme de son côté avoir "éliminé" près de 200 "terroristes", alors que le HDP évoque la mort de nombreux civils dans les deux cités.

Le parti, qui a identifié les trois femmes tuées comme Seve Demir, Pakize Nayir et Fatma Uyar, n'a pas précisé les circonstances des tirs qui les ont tuées.

"Le fait que ces trois femmes participent à l'avant-garde de la résistance n'est pas une coïncidence", a jugé de son côté la coprésidente du HDP Figen Yuksekdag, pour qui "c'est le combat pour la liberté de toutes les femmes qui a été visé".

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.