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Turquie : série d'arrestations dans la presse prokurde


Mardi 23 avril 2024 à 15h02

Istanbul, 23 avr 2024 (AFP) — Au moins neuf Turcs travaillant pour des médias prokurdes, dont huit journalistes, ont été arrêtés mardi en Turquie et accusés d'"activités terroristes", selon leurs employeurs et leurs avocats.

Ces personnes, quatre femmes et cinq hommes, ont été interpellées à l'aube dans trois villes différentes, Istanbul, la capitale Ankara et Sanliurfa (sud-est), selon l'association des avocats pour la liberté de la presse, MLSA.

Les journalistes travaillent pour l'agence de presse Mezopotamia ou pour le journal Yeni Yasam. La neuvième personne est un "employé de presse".

Mezopotamia précise que son journaliste arrêté à Ankara l'a été au cours d'"une opération de police à son domicile".

"L'unité juridique de MLSA a indiqué qu'il était interdit aux journalistes de consulter un avocat", écrit l'ONG sur le réseau X, ce qu'a confirmé à l'AFP une proche d'un des journalistes interpellés, sous le couvert de l'anonymat.

Selon elle, la police s'est présentée au domicile de ce journaliste avant l'aube.

Les familles des reporters concernés ont été prévenues de leur arrestation "dans le cadre d'une enquête ouverte en 2022 pour activités terroristes", a expliqué cette femme.

Ceux d'Istanbul étaient retenus mardi dans un poste de police, a-t-elle affirmé.

L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) à Istanbul, jointe par l'AFP, a dit "suivre la situation de près".

Simultanément, les studios de télévision de Sterk TV et Medya News, deux chaînes de télévision kurdes émettant à partir de la Belgique, ont été perquisitionnés par la police belge, ont annoncé ces deux médias dans un communiqué transmis à l'AFP.

Selon un communiqué du parquet belge diffusé mardi, ces perquisitions ont été effectuées "dans la nuit", "à la demande de la justice française" qui cherche à "établir d'éventuelles preuves de financement du terrorisme".

Il n'était pas possible dans l'immédiat d'établir un lien entre les arrestations de journalistes en Turquie et les perquisitions en Belgique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.