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Turquie: sept morts dans une attaque contre une famille kurde


Vendredi 30 juillet 2021 à 21h45

Ankara, 30 juil 2021 (AFP) — Sept personnes, toutes membres d'une famille kurde, ont été tuées vendredi dans une attaque armée commise dans leur maison à Konya (centre), un crime qualifié de raciste par des défenseurs des droits de l'homme.

Sept membres de la famille Dedeoglu ont été tués par des assaillants armés qui ont attaqué et tenté de brûler leur maison, ont rapporté les médias turcs.

Les membres de cette famille avaient déjà été grièvement blessés dans une autre attaque en mai dernier, commise par leurs voisins qui menaçaient de "ne pas laisser les Kurdes vivre ici", avait raconté mi-juillet un membre de cette cette famille qui a été tué vendredi, au site internet d'information Gazete Duvar.

Ce dernier s'était plaint de la bienveillance des policiers et des juges envers les assaillants et avait ajouté que tous les membres de la famille craignaient pour leur vie.

Selon l'avocat des victimes Abdurrahman Karabulut, la libération des auteurs de cette première attaque leur a donné un sentiment d'impunité.

"C'est une attaque entièrement raciste. (...) La justice et les autorités ont leur part de responsabilité dans ce qui est arrivé", a déclaré M. Karabulut sur la chaîne Arti TV.

"C'était un cas qu'on suivait. Le plus jeune de la famille m'avait dit "Nous avons très peur", a réagi sur Twitter Eren Keskin, la vice-présidente de l'Association des droits de l'homme.

Il s'agit de la deuxième attaque meurtrière visant les Kurdes à Konya en un mois.

Le 21 juillet dernier, un paysan kurde avait été tué dans un village de Konya par des assaillants qui lui avaient auparavant affirmé "Nous ne voulons pas de Kurdes ici", selon les affirmations des proches de la victime rapportés par les médias locaux.

La préfecture de Konya avait rejeté le caractère raciste du crime, précisant qu'il était survenu à la suite d'une dispute à cause du bétail qui serait entré dans des champs d'un autre village.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.