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Turquie: rassemblement pour soutenir une députée prokurde gréviste de la faim


Samedi 19 janvier 2019 à 15h32

Diyarbakir (Turquie), 19 jan 2019 (AFP) — Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie pour soutenir une députée en grève de la faim depuis plus de deux mois dans la prison où elle est détenue.

Brandissant des drapeaux du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), faisant le signe de la victoire ou dansant des danses kurdes, plusieurs milliers de personnes ont manifesté leur solidarité avec la députée Leyla Güven lors d'un rassemblement à Diyarbakir, a constaté un journaliste de l'AFP.

Détenue depuis janvier 2018, Mme Güven, une députée du HDP, a entamé une grève de la faim le 8 novembre pour dénoncer les conditions de détention d'Abdullah Ocalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le leader historique du PKK, une organisation qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc et est qualifiée de "terroriste" par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a été capturé en 1999 et purge une peine de prison à vie dans une île proche d'Istanbul.

La semaine dernière, M. Ocalan a reçu une visite de son frère Mehmet pour la première fois depuis plus de deux ans.

Mme Güven a été arrêtée en janvier 2018 après avoir critiqué une offensive turque contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

Son parti, le HDP, a affirmé la semaine dernière que l'état de santé de la députée, très amaigrie et affaiblie, s'était dégradé au point de "mettre sa vie en danger".

"Nous avons l'obligation d'ajouter notre voix à celle de Leyla, d'ajouter nos forces aux siennes", a lancé la co-présidente du HDP Pervin Buldan lors du rassemblement.

Accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du PKK, le HDP a été frappé de plein fouet par les purges qui ont suivi une tentative de putsch en 2016 avec l'arrestation depuis plusieurs de ses députés.

Le chef de file du HDP, Selahattin Demirtas, est ainsi détenu depuis novembre 2016. Il est accusé de diriger une "organisation terroriste", de "propagande terroriste" et d'"incitation à commettre des crimes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.