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Turquie: quatre morts dans un attentat à Istanbul, le PKK soupçonné


Mardi 22 juin 2010 à 10h04

ISTANBUL, 22 juin 2010 (AFP) — Un attentat à la bombe contre un autocar transportant des militaires a tué trois soldats et un civil mardi matin à Istanbul, une "attaque terroriste", selon les autorités, qui survient après que les rebelles kurdes eurent menacé d'attaquer les grandes villes de Turquie.

Deux militaires et une adolescente de 17 ans, la fille d'un militaire, ont été tués sur le coup par l'explosion d'une bombe télécommandée, placée sur la chaussée, qui a fait également six blessés, a déclaré le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, aux journalistes sur les lieux du sinistre.

L'attentat, survenu vers 04H15 GMT à Halkali, une banlieue populaire située sur la rive européenne de la métropole, a visé un autocar civil transportant des militaires qui se rendaient à leur travail.

Un troisième soldat a succombé à ses blessures à l'hôpital, a rapporté l'agence de presse Anatolie, citant des sources militaires.

Le gouverneur a évoqué "une attaque terroriste", pointant du doigt les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), sans toutefois explicitement nommer cette organisation classée comme terroriste par la Turquie et bon nombre de pays.

La technique des bombes activées à distance est souvent utilisée par le PKK dans le sud-est anatolien, théâtre des combats entre les rebelles kurdes et les forces d'Ankara.

Le PKK avait menacé lors du week-end, par la voix d'un de ses porte-parole dans le nord de l'Irak, de lancer des attaques dans "toutes les villes de Turquie". Le mouvement a multiplié les attaques contre les forces de sécurité ces derniers mois dans le sud-est du pays.

Les vitres de l'autocar visé, très endommagé, étaient entièrement soufflées et la soute à bagages a été éventrée par la déflagration, a constaté un photographe de l'AFP.

Plusieurs ambulances ont été dépêchées dans la zone du sinistre où la police et la gendarmerie ont établi un périmètre de sécurité.

Le 8 juin, quinze personnes avaient été blessées dans l'explosion d'une bombe, placée sur la chaussée dans un autre district populaire d'Istanbul, alors que passait un véhicule de la police, transportant du personnel à son travail.

L'attentat n'avait pas été revendiqué, mais les autorités avaient soupçonné la rébellion kurde.

Le PKK mène une lutte armée séparatiste depuis 1984 contre les forces turques dans le sud-est, une zone kurde, mais a aussi visé par le passé des grandes villes et des stations balnéaires dans l'ouest du pays.

Deux touristes européennes avaient été tuées en juillet 2005 dans un attentat à la bombe attribué au PKK à Kusadasi, une station d'été sur la mer Egée (ouest).

Le PKK a mené ce week-end une série d'attaques qui ont tué 12 soldats dans le sud-est du pays. Et les rebelles ont mitraillé lundi un poste de gendarmerie, tuant un militaire et en blessant un autre à Silvan, dans la province de Diyarbakir (sud-est).

L'aviation turque a répliqué samedi en menant un raid contre les bases arrière du PKK dans le nord de l'Irak.

L'armée turque a également effectué une incursion terrestre en Irak, jusqu'à une profondeur de 10 kilomètres, dans la nuit de samedi à dimanche, tuant quatre personnes, selon les autorités irakiennes. Cette incursion, la deuxième en cinq jours, n'a pas été confirmée par l'armée turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.