
Mardi 25 août 2009 à 11h11
ANKARA, 25 août 2009 (AFP) — L'armée turque a souligné mardi par la voix de son chef, le général Ilker Basbug, que les efforts de réconciliation prônés par le gouvernement en faveur des Kurdes ne devaient pas mettre en cause l'unité du pays, excluant tout dialogue avec les rebelles kurdes.
Le chef d'état-major s'est aussi opposé à plus d'autonomie linguistique pour la communauté kurde de Turquie dans le cadre de l'"ouverture démocratique" lancée récemment par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).
"Les forces armées turques ne peuvent en aucun cas accepter que la structure unitaire de l'Etat soit détériorée", indique le général dans un message publié sur le site internet de l'état-major à l'occasion de l'anniversaire de la victoire des forces turques (30 août 1922) sur les troupes grecques ayant envahie l'Asie mineure.
Soulignant que l'armée est "respectueuse des différences culturelles", le chef de l'armée s'oppose à ce que ces différences, en l'occurence une référence à l'identité kurde, figurent au sein de la Constitution turque.
Le communiqué indique par ailleurs que la langue officielle de la Turquie est le turc et que la disposition immuable de la loi fondamentale portant sur ce point doit être sauvegardée.
L'armée fait remarquer aussi qu'elle "ne figurera dans aucune activité susceptible de provoquer un contact avec l'organisation terroriste (le Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK) et ses partisans", qu'elle promet une nouvelle fois de combattre jusqu'au bout.
Parmi ses initiatives destinées à la réconciliation, le gouvernement prône notamment de rebaptiser des milliers de villages kurdes ayant aujourd'hui des noms turcs, d'instaurer l'éducation de la langue kurde dans les écoles publiques et de supprimer les références à l'appartenance "turque" dans la définition de la nationalité.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.