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Turquie : près de 28.000 enseignants licenciés depuis le putsch manqué (vice-Premier ministre)


Lundi 19 septembre 2016 à 18h54

Ankara, 19 sept 2016 (AFP) — Près de 28.000 enseignants ont été licenciés en Turquie, soupçonnés de liens avec les rebelles kurdes ou la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch avorté du 15 juillet, a annoncé le vice-Premier ministre lundi, jour de rentrée scolaire.

Sur les 850.000 enseignants en Turquie, "27.715 enseignants ont été licenciés, 9.465 enseignants ont été relevés de leurs fonctions temporairement, et 455 autres ont été réaffectés à leurs postes", a indiqué le vice-Premier ministre Nurettin Canikli au cours d'une conférence de presse à Ankara, retransmise à la télévision turque.

Dans la matinée, plus de 18 millions d'élèves turcs ont fait leur rentrée scolaire, marquée par le putsch manqué du 15 juillet, qui a causé la mort de plus de 270 personnes et en a blessé 2.000.

A leur arrivée en classe, les écoliers, se sont vu remettre une brochure sur "le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par le ministère de l'Education, a constaté un photographe de l'AFP.

Ils ont ensuite observé "une minute de silence en hommage aux martyrs" avant de "prier" pour eux, selon les instructions du ministère de l'Education, et regardaient deux clips, filmés sur le pont du Bosphore à Istanbul, et montrant "les martyrs" ou encore "un peuple (qui) n'a fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch", avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan déclamant l'hymne national.

Cette rentrée scolaire survient après une vague de purges dans l'administration pour écarter toute influence de la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999, et considéré par Ankara comme l'instigateur du putsch avorté. Des accusations que l'intéressé rejette.

Dans la grande ville à majorité kurde du sud-est, Diyarbakir, près de 100 élèves ont manifesté, demandant "le retour de (leurs) professeurs", avant d'être évacués par les forces de l'ordre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.