Mardi 14 août 2012 à 08h21
ANKARA (Turquie), 14 août 2012 (AFP) — La Turquie a suspendu une opération militaire lancée pour assurer la libération d'un député enlevé par les rebelles kurdes afin de ne pas mettre en danger la vie du parlementaire, a-t-on indiqué mardi de source de sécurité.
L'opération sécuritaire entamée lundi pour retrouver le parlementaire a été suspendue par ordre des autorités, a souligné cette source sous couvert d'anonymat.
Lundi soir, au terme d'un conseil des ministres à Ankara, le porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a estimé qu"'il faut faire très attention pour ne pas compromettre la situation" du député, laissant entendre que les forces turques ne donneront pas d'assaut pour tenter le secourir le parlementaire.
Hüseyin Aygün, député du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition, a été enlevé dimanche dans une zone rurale par deux rebelles kurdes armés alors qu'il visitait sa circonscription de Tunceli (est), un des théâtres de combat entre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan ) et l'armée.
C'est la première fois que le PKK kidnappe un député.
Dans un communiqué, Le PKK a confirmé lundi avoir "placé en détention" le député et sommé les autorités turques à mettre fin à l'opération visant à le secourir.
"Une opération a été lancée (...) Celle-ci met en danger la vie du député", a souligné le PKK dans un communiqué.
Les rebelles ont laissé partir l'assistant de M. Aygün et un journaliste qui les accompagnait tout en s'emparant du député.
Selon l'entourage de M. Aygün, le PKK aurait promis de le libérer "dans quelques jours", un rapt visant à attirer l'attention de l'opinion publique sur la cause kurde.
Depuis 1984, début des opération du PKK, le conflit a fait quelque 45.000 morts. Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par nombre de pays et d'organisations.
M. Aygün, un Kurde âgé de 42 ans et avocat de formation, avait attiré les foudres du PKK en appelant le mouvement à renoncer purement et simplement à la lutte armée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.