Vendredi 28 février 2025 à 22h27
Istanbul, 28 fév 2025 (AFP) — "Il ne suffit pas de déposer les armes", a affirmé vendredi un responsable du principal parti prokurde de Turquie, au lendemain d'un appel du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, à tourner la page de la lutte armée.
"Le gouvernement doit faire preuve de volonté politique et mettre en oeuvre des programmes. Il y a un problème kurde et il ne suffit pas de déposer les armes", a déclaré Tuncer Bakirhan, vice-président du parti DEM, dans un entretien à la chaîne privée Habertürk.
"La population kurde attend une paix honorable", a jugé le député en affirmant que les Kurdes, qui représentent selon certaines estimations 20% des 85 millions d'habitants de la Turquie, attendent "une solution démocratique (...) inscrite dans un cadre juridique" et "des mesures concrètes".
"La solution à ce problème ne doit pas être reportée", a-t-il insisté, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé que la Turquie avait face à elle une "opportunité historique" après quatre décennies d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts.
Le vice-président du DEM, parti qui a servi d'intermédiaire entre les autorités et M. Öcalan, appelle notamment à lever l'isolement de certains prisonniers kurdes, dont le chef historique du PKK, détenu depuis 1999 sur une île-prison au large d'Istanbul.
Le responsable prokurde a en outre estimé que le désarmement et la dissolution du PKK passeront par l'instauration d'un mécanisme de contact avec le groupe armé kurde impliquant M. Öcalan, qui surveillera leur mise en oeuvre.
Dans un message lu jeudi par des députés du DEM l'ayant rencontré le jour même en prison, Abdullah Öcalan a exhorté l'actuel commandement du PKK, replié dans le nord de l'Irak, à se réunir en congrès pour prononcer sa dissolution.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.