Samedi 10 octobre 2009 à 11h24
DIYARBAKIR (Turquie), 10 oct 2009 (AFP) — La justice turque a lancé samedi des fouilles dans le cimetière d'un bourg du sud-est de la Turquie, une région peuplée en majorité de Kurdes, pour retrouver le corps d'un rebelle kurde porté disparu depuis plus d'une décennie, a constaté samedi un correspondant de l'AFP.
Un procureur de Diyarbakir, la principale ville de la région, a ordonné les fouilles à la demande de la famille du disparu, Tuncay Sari, un jeune rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) donné pour mort par son organisation dans les années 1990 mais dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Des ouvriers ont commencé à exhumer des os et des restes de vêtements enterrés dans une trentaine de tombes anonymes du cimetière de Genç, dans la province de Bingöl. Leurs découvertes doivent être transmises à un institut de médecine légale pour analyses.
Présent sur les lieux, le président de l'Association des droits de l'Homme (IHD) pour Diyarbakir, Muharrem Erbey, a appelé au lancement d'enquêtes pour toutes les disparitions suspectes survenues dans la région entre les années 1988 et 19997, au plus fort de la lutte entre les forces de sécurité et le PKK.
Ces fouilles surviennent alors qu'a débuté le mois dernier à Diyarbakir le procès de sept personnes, dont un colonel de gendarmerie, accusées d'avoir participé à l'exécution sommaire de 20 Kurdes dans les années 1990 dans la province de Sirnak.
Le procès a été lancé après la découverte d'os et de vêtements lors de fouilles ordonnées par la justice.
Ces procédures coïncident avec une vaste campagne de consultations du gouvernement, qui s'apprête à présenter devant les députés des mesures en faveur de la communauté kurde afin d'estomper le soutien dont jouit le PKK au sein de la population du sud-est anatolien.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays étrangers, a pris les armes en 1984. Le conflit a fait au moins 45.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.