Lundi 13 août 2012 à 08h51
DIYARBAKIR (Turquie), 13 août 2012 (AFP) — Une opération des forces de sécurité était en cours lundi pour tenter de libérer un député turc enlevé la veille par les rebelles kurdes dans l'est de la Turquie, ont annoncé les forces de sécurité.
C'est la première fois depuis le déclenchement de ses opérations armées en 1984 que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) enlève un élu du Parlement turc.
Hüseyin Aygün, député du Parti républicain du peuple (CHP), principale force d'opposition, a été enlevé dimanche par des rebelles kurdes armés alors qu'il visitait sa circonscription de Tunceli, dans l'est anatolien, un des théâtres de combat entre le PKK et l'armée.
Les rebelles ont laissé partir l'assistant de M. Aygun et un journaliste qui les accompagnait tout en s'emparant du député avant de disparaître dans les bois situés à proximité, a déclaré le gouverneur de Tunceli Mustafa Taskesen.
Selon l'entourage de M. Aygün, le PKK aurait promis de libérer le parlementaire "dans quelques jours" sans porter atteinte à sa vie, un rapt visant à attirer l'attention de l'opinion publique à la cause kurde.
Le ministre turc de l'Intérieur Idris Naim Sahin a confirmé cette hypothèse, affirmant que le PKK avait voulu créer "la sensation" en ravissant ce député avant l'anniversaire, le 15 août 1984, de ses premières opérations armées dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, rapporte l'agence de presse Anatolie.
"Nous poursuivons de très près cette affaire", a-t-il déclaré.
M. Aygün, un Kurde âgé de 42 ans et avocat de formation, avait attiré les foudres du PKK dans le passé en appelant le mouvement à renoncer purement et simplement à la lutte armée.
Les rebelles kurdes enlèvent souvent des travailleurs, militaires ou responsables locaux pour les utiliser comme monnaie d'échange contre la libération de rebelles capturés. Trois militaires ont ainsi été récemment enlevés. Ceux qui n'ont pas été retrouvés par les forces de sécurité seraient maintenus en captivité dans des cachettes sur la frontière avec l'Irak.
Les combats entre le PKK et l'armée s'intensifient régulièrement l'été. Dimanche dernier, des rebelles ont attaqué un poste de l'armée proche de la frontière irakienne (sud-est), provoquant des affrontements qui ont fait 22 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.