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Turquie: Öcalan sollicité par les élus kurdes pour faire cesser les grèves de la faim


Vendredi 26 octobre 2012 à 14h05

ANKARA, 26 oct 2012 (AFP) — Les dirigeants du principal parti pro-kurde de Turquie ont annoncé vendredi leur volonté de rencontrer le chef rebelle kurde emprisonné, Abdullah Öcalan, afin de solliciter son intervention pour que les détenus kurdes en grève de la faim, renoncent à leur action.

"Nous demandons (aux autorités) de nous laisser aller sur Imrali", l'île-prison du nord-ouest de la Turquie où est incarcéré depuis 1999 le leader historique de la rébellion kurde, a déclaré à la presse Selahattin Demirtas, le co-président du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), une formation qui occupe une vingtaine de sièges au Parlement turc (sur 550).

M. Demirtas a souligné que si lui et l'autre co-président du BDP, Mme Gülten Kisanak, obtenaient une autorisation, "un important pas sera franchi" pour l'arrêt des grèves de la faim, observés depuis 46 jours par environ 700 détenus.

Des élus, maires ou parlementaires, souvent des cadres du BDP, mais aussi des prévenus poursuivis pour liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit)sont en grève.

Ils sont mobilisés autour du sort d'Öcalan, dont ils demandent la libération.

Jeudi, à la veille de la fête musulmane du sacrifice, le ministre de la Justice, Sadullah Ergin, a rendu une visite inattendue à des grévistes incarcérés dans une prison d'Ankara, et lancé un émouvant appel pour l'arrêt de leur mouvement.

"Pour le bien de votre corps, de votre santé, de vos familles qui pensent à vous: renoncez à cette action", a déclaré le ministre.

Le ministre a affirmé que le gouvernement islamo-conservateur était à l'écoute des grévistes, et souligné que bientôt les accusés kurdes pourraient avoir le droit de se défendre en leur langue maternelle devant les tribunaux, l'une des revendications des grévistes.

Il n'a cependant rien promis quant à leur autre revendication portant sur lautorisation de la langue kurde dans tous les lieux publics, une demande difficile à satisfaire, même si d'important progrès ont été réalisés ces dix dernières années en faveur des droits culturels des Kurdes.

Les protestataires réclament aussi une amélioration des conditions carcérales d'Öcalan, soumis à des restrictions.

La grève lancée à la mi-septembre par quelque dizaines de prisonniers du PKK s'est étendue à travers la Turquie.

Selon les organisations des droits de l'Homme, létat de santé des prisonniers se détériore.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.