Page Précédente

Turquie: Öcalan prône plus de démocratie pour les Kurdes (agence)


Lundi 17 août 2009 à 09h27

ANKARA, 17 août 2009 (AFP) — Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan a prôné davantage de démocratie en faveur de la communauté kurde de Turquie à l'approche d'un plan qu'il devrait dévoiler pour la fin du conflit kurde, rapporte lundi l'agence de presse pro-kurde Firat.

"Un nouveau processus a commencé, il est aussi important que la création de la République (en 1923) par Mustafa Kemal Atatürk", a souligné Öcalan à ses avocats lors de leur dernière rencontre sur l'île d'Imrali (nord-ouest) où il purge depuis 1999 une peine de prison à vie pour "trahison".

Ses avocats lui rendent régulièrement visite et rapportent ses déclarations à la presse.

"La République avait été créé à l'époque, maintenant elle va se démocratiser", souligne Öcalan qui exhorte l'Etat turc à "reconnaître le droit des Kurdes à devenir une nation démocratique".

Les Kurdes de leur côté vont reconnaître l'Etat turc, selon Öcalan, confirmant ainsi qu'il a renoncé à ses revendications seccésionistes.

"Dans le passé je croyais que tout serait résolu si nous formions un Etat (...) Je refuse aujourd'hui une fédération comme en Irak (pour les Kurdes dans le nord)", indique-t-il, selon Firat.

Le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) avait prévu d'annoncer le 15 août, jour anniversaire du lancement de sa lutte armée contre l'Etat turc, une "feuille de route" supposée contenir des propositions pour la paix.

L'annonce de ce plan a été retardée, peut-être dans le courant de cette semaine, car, selon ses défenseurs, Öcalan n'a pas terminé de le rédiger.

Le gouvernement turc a annoncé une "ouverture démocratique" pour tenter de trouver une issue au conflit kurde en Turquie qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Le plan du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan reste flou: il évoque prudemment la "possibilité d'une meilleure compréhension à moyen et long terme".

Les mesures évoquées selon les observateurs concernent les droits culturels des 12 millions de Kurdes et vont dans le sens de la démocratisation amorcée depuis 2001 pour renforcer les chances du pays d'intégrer l'Union européenne (UE), sans évoquer une amnistie pour les rebelles du PKK, réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.