Dimanche 19 octobre 2008 à 14h12
DIYARBAKIR (Turquie), 19 oct 2008 (AFP) — Le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan n'a pas été maltraité, a affirmé dimanche le ministre turc de la Justice, tandis que de nouveaux heurts se sont produits entre manifestants et police dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, faisant deux blessés.
"Quand j'ai entendu ces allégations, j'ai immédiatement fait enquêter. Il n'y a pas eu de mauvais traitements", a déclaré Mehmet Ali Sahin à des journalistes.
Les avocats du chef du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) ont affirmé vendredi que leur client avait été récemment maltraité par ses gardiens de l'île-prison d'Imrali (nord-ouest) où il est le seul détenu depuis 1999.
Chaque fois que des informations sur l'incarcération d'Öcalan sont rapportées par ses défenseurs qui lui rendent régulièrement visite, des manifestations sont organisées dans les villes turques où vivent des communautés Kurdes.
Pour la deuxième journée consécutive dimanche des rassemblements pro-Öcalan ont été organisés dans plusieurs villes.
A Siirt (est), la police est violemment intervenue pour disperser quelque 500 manifestants, a-t-on indiqué de source de sécurité locale.
Deux manifestants ont été blessés dans les heurts. 15 autres ont été placés en garde à vue, a-t-on précisé de même source.
Une manifestation similaire à Sanliurfa (sud-est) a également été dispersée par la police anti-émeutes.
Dans la nuit de vendredi et la journée de samedi, plusieurs manifestations de sympathisants du chef séparatiste ont dégénéré en bataille rangée avec la police.
Une personne a été blessée par l'explosion d'un engin dans une petite ville du sud-est et une trentaine de personnes ont été interpellées lors de différentes manifestations réprimées par les forces de l'ordre.
Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 au Kenya. Condamné à mort, sa peine a été commuée en prison à vie en 2002 après l'abolition de la peine capitale en Turquie.
Quelque 44.000 personnes ont été tuées dans les affrontements entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité depuis 1984, date à laquelle le PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, a déclenché son insurrection.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.