Samedi 23 février 2013 à 18h09
ISTANBUL, 23 fév 2013 (AFP) — Le chef emprisonné des rebelles kurdes de Turquie, Abdullah Öcalan, a dit samedi espérer une libération prochaine des prisonniers détenus par son organisation, dans un communiqué lu par une députée kurde au retour d'une rencontre samedi avec le dirigeant dans sa prison.
"LÉtat (turc) détient des prisonniers de guerre. Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) a aussi des prisonniers de guerre. Le PKK doit se comporter correctement avec ces prisonniers, j'espère qu'ils retrouveront leurs familles au plus vite", a affirmé M. Öcalan dans cette déclaration lue par la députée Pervin Buldan.
Mme Buldan, la vice-présidente du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), la principale formation kurde de Turquie, a lu ce communiqué devant des journalistes à Istanbul, au retour d'une visite à M. Öcalan sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), où celui-ci purge une peine de prison à vie.
Il s'agissait de la deuxième visite d'élus kurdes au chef du PKK depuis le lancement par les autorités turques de pourparlers de paix avec la rébellion, en décembre.
M. Öcalan a qualifié cette rencontre avec les députés de "pas historique".
"Nous vivons un processus historique. Toutes les parties doivent agir avec beaucoup d'attention et de sensibilité pendant ce processus", a ajouté le leader rebelle.
Il n'a pas en revanche donné de détails sur les modalités de l'éventuelle libération des personnes détenues par le PKK, et notamment s'il envisageait un échange de prisonniers avec lÉtat turc.
Mme Buldan, qui était accompagnée à Imrali par deux autres députés du BDP, a indiqué que son parti donnerait "en temps voulu" davantage d'explications sur la teneur des entretiens de la délégation avec M. Öcalan.
Le PKK détient, selon les médias turcs, plus d'une vingtaine de personnes --pour la plupart des fonctionnaires-- enlevées dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de kurdes et principal théâtre des affrontements avec l'armée.
Cette deuxième visite était attendue depuis plusieurs semaines comme un signe de la poursuite des pourparlers, après le meurtre à Paris le 9 janvier de trois militantes du PKK, qui avait fait craindre un abandon de ces négociations.
Le déplacement a été autorisé jeudi par le ministère de la Justice.
Une première délégation s'était rendue à Imrali le 3 janvier.
Les médias turcs estimaient samedi qu'Öcalan pourrait transmettre à la direction du PKK, par le truchement des députés, un appel à un cessez-le-feu, première étape vers un éventuel désarmement de l'organisation au printemps.
Le PKK combat le gouvernement d'Ankara depuis 1984. Il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays occidentaux. Les combats ont fait plus de 45.000 morts, selon l'armée turque.
Une précédente tentative de négociation avec le PKK en 2009 avait échoué.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.